La Meunerie Côté-Paquette réduite en cendres

Un violent incendie a complètement détruit tôt cette nuit les installations de la Meunerie Côté-Paquette, à la sortie 55 de l’Autoroute des Cantons-de-l’Est.

«C’est un voisin qui a donné l’alerte. La brigade d’Ange-Gardien a aussitôt fait appel au service d’entraide régional en raison de l’ampleur des flammes et de l’importance du bâtiment», signale le responsable des relations avec les médias, Étienne Chassé.

Une quarantaine de pompiers ont combattu l’élément destructeur sous la supervision du directeur Philippe Chartrand. Ce dernier a pu compter sur l’appui des brigades de Farnham, Bromont, Saint-Césaire, Saint-Paul-d’Abbotsford et Marieville.

«Les camions-échelles de Farnham et Bromont ont notamment été réquisitionnés. Celui de Marieville a également été mis à contribution», précise M. Chassé.

Selon ce dernier, aucun pompier n’a été blessé, ni incommodé par la fumée. On ne signale par ailleurs aucun cas d’engelure malgré le froid intense.

Un peu de réconfort

Les pompiers ont eu la chance de se réchauffer au Bistro Colombine, situé en face de la meunerie, durant toute la durée des opérations. L’établissement n’a pas dérougi de la nuit et de la matinée.

«J’ai pensé que les gars apprécieraient un bon café et des toasts. C’est un petit village ici et tout le monde se connait», indique la propriétaire, Colombe Ménard, qui était au poste dès 3h30 et a servi les secouristes gracieusement pendant une dizaine d’heures.

Une quinzaine de résidences de la rue des Pins ont par ailleurs été évacuées par mesure préventive. Les évacués ont trouvé refuge chez des voisins.

«L’épais couvert de neige a protégé les toits des maisons du voisinage des tisons véhiculés par le vent», précise le maire, Yvan Pinsonneault.

Cause indéterminée

Selon M. Chassé, le feu aurait pris naissance à l’intérieur de l’un des bâtiments. Les silos étaient pleins et la moulée qui s’y trouvait était prête à être distribuée.

«À mon arrivée, vers 3h30, le feu courait sur la toiture et ça boucannait par le bureau. Je n’ai aucune idée comment ça a pu prendre», résume Bernard Paquette, copropriétaire de la meunerie.

Des techniciens en scène d’incendie se sont joints aux enquêteurs de la Sûreté du Québec lundi pour tenter de déterminer la cause exacte du sinistre.

«On considère toujours ça comme un incendie suspect, car on n’en connait pas encore l’origine», mentionne Ronald McInnis, porte-parole de la SQ de la MRC de Rouville.

Aucun employé ne se trouvait à la meunerie au moment des événements. La semaine de travail avait pris fin samedi vers 7 heures et la production devait reprendre lundi matin.

La suite des choses

La meunerie Côté-Paquette produit 2 500 tonnes de moulée par semaine. Ses produits sont essentiellement destinés aux éleveurs de porcs et de canards.

«L’entreprise emploie une douzaine de manutentionnaires et d’employés de bureau sur deux quarts de travail. Mon partenaire, Mario Côté, a ses propres camions et j’ai les miens», ajoute M. Paquette.

L’entreprise a dû déménager ses bureaux au domicile de ce dernier en attendant la suite des choses. Les propriétaires se disent prêts à reconstruire, mais laissent entendre qu’une année pourrait s’écouler avant la fin des travaux.

Les pertes s’élèveraient à près de 20M $ selon les premières évaluations.

«Ce n’est pas la fin du monde. On va prendre des arrangements et se dépanner ici et là en attendant une reprise de la production. Les cochons ne manqueront pas de moulée», assure M. Paquette.

Avec la collaboration de Claude Hébert