Consternation à l’Église Évangélique Baptiste de Cowansville

Plutôt que de vendre l’un de ses bâtiments situé sur la rue John, à Cowansville, à l’Église Évangélique Baptiste qui s’y abrite depuis 9 ans, la Commission scolaire du Val-des-Cerfs préfère le démolir. Une décision qui a semé la consternation parmi les fidèles de l’église.

 

Dimanche dernier, les fidèles de l’Église Évangélique Baptiste de Cowansville ont célébré leur foi, comme à chaque semaine, dans l’édifice situé au 112, rue John. Malgré cette joie de vivre apparente, ils se montrent inquiets face à l’avenir, alors que la CSVDC entend raser l’endroit d’ici la fin de 2013. 

 

L’annonce de la démolition de l’ancien centre administratif de la défunte commission scolaire Davignon, jugé vétuste, a semé la consternation au sein de cette église, qui regroupe quelque 70 fidèles, francophones et anglophones, provenant des quatre coins de Brome-Missisquoi et des environs.

 

«Le directeur du Service des ressources matérielles, Jean Clavey, nous a confirmé à la fin mars que l’édifice sera démoli, sans possibilité de le louer ou de l’acheter. Pourtant, nous avons manifesté à au moins deux reprises, soit en 2005 et en 2011, notre volonté d’acquérir la bâtisse, non seulement pour poursuivre nos activités, mais également pour offrir des locaux à d’autres organismes communautaires», explique le pasteur Éric Leblanc.

 

Ce dernier confirme qu’une offre d’achat de 100 000$, de gré à gré, a été faite le 15 mars 2011.

 

«Ce montant tient compte des rénovations nécessaires pour rencontrer les normes actuelles de la Régie du bâtiment du Québec. Ces rénovations sont estimées à 160 000$», peut-on lire dans la missive adressée à M. Clavey.
M. Leblanc assure que l’Église Évangélique Baptiste a les moyens financiers pour acquitter cette somme.

 

Les fidèles rencontrés par le JournalLeGuide.com se questionnent d’ailleurs sur la logique du geste de Val-des-Cerfs, qui préfère investir une bonne somme d’argent dans la démolition de l’édifice au lieu de le louer ou de le vendre.

 

«Malheureusement, notre offre ne semble pas avoir été considérée sérieusement. On doit donc trouver un autre endroit, mais ce n’est pas évident», laisse tomber le pasteur.

 

Une décision mûrie
Jean Perrault, responsable des communications à la CSVDC, assure que le processus en vue de faire démolir la bâtisse de la rue John va bon train. Le Relais, qui dessert les élèves du secondaire en difficultés d’apprentissage, sera relocalisé à l’ancienne école Larocque.

 

«Nous avons entrepris nos démarches auprès du ministère de l’Éducation et de la Ville de Cowansville afin que tout se déroule dans les normes», dit-il.
M. Perrault indique que la démolition de l’édifice n’est pas pour demain, même si Val-des-Cerfs a déjà invoqué une clause de préavis de 120 jours à l’attention de l’Église Évangélique Baptiste.

 

«La démolition est prévue à notre calendrier scolaire 2013-2014. Ça donne donc au moins jusqu’à l’automne 2013 à l’Église pour trouver d’autres locaux», indique-t-il.

 

Quant à la volonté de l’Église Évangélique Baptiste de reprendre l’édifice, M. Perrault affirme que Val-des-Cerfs doit décliner l’offre.

 

«La décision de récupérer l’espace afin d’agrandir la cour d’école a été prise il y a déjà quelque temps. Quant à la Ville de Cowansville, elle a fait savoir en juin 2011 qu’elle ne souhaitait pas acheter l’édifice, après qu’on l’ait relancée», atteste M. Perrault.

 

Avec l’espace ainsi récupéré par la démolition du bâtiment, la CSVDC entend agrandir la cour de l’école Ste-Thérèse.

 

Déception
Le diacre Réal Beaudoin fait valoir que l’Église Évangélique Baptiste est très engagée dans la communauté.

 

«Nous aidons de nombreuses familles démunies, entre autres lors de la rentrée scolaire et pour Noël, sans qu’elles fassent nécessairement partie de l’église», dit-il.

 

Laurier Laplante, un citoyen de Lac-Brome rencontré lors de la cérémonie liturgique de dimanche dernier, s’est dit attristé par la tournure des événements.

 

«C’est une église très vivante et les gens y sont heureux. Des liens d’amitié se sont tissés au fil des ans. J’espère sincèrement qu’on trouvera un autre endroit aussi accueillant», clame-t-il.

 

Paul-André Leblanc, membre de l’église et ancien administrateur, garde le moral malgré la situation.

 

«Nous voulons avant tout un endroit pour tenir nos activités, et non pas être en dispute avec Val-des-Cerfs. J’ai confiance que Dieu nous éclairera afin de trouver une solution», lance-t-il.


 

Les pasteurs Éric Leblanc et David Warner (1er et 4e sur la photo), ainsi que le diacre Réal Beaudoin et Paul-André Leblanc, un fidèle, souhaitent que l’Église Évangélique Baptiste de Cowansville se trouve un nouveau toit le plus tôt possible. 
(Photo : Alain Bérubé)