A-35: le projet au ralenti

L’autoroute 35, entre Saint-Armand et Saint-Jean-sur-Richelieu, sera achevée. Il est cependant probable que le projet évoluera au ralenti pendant une couple d’années.

Il y a quelques semaines, le ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, a déclaré en commission parlementaire que le projet de la 35 était sous-budgété, une situation déjà connue au ministère depuis au moins décembre 2011. Cette déclaration a fait craindre qu’une partie du projet reste en plan pendant quelques années.

Il y a deux semaines, lors de l’annonce de la programmation du ministère des Transports en Montérégie, Daniel Donais, directeur régional de la Montérégie Est, a indiqué que le projet se poursuit.

Rappelons que le projet est divisé en quatre segments. Les deux premiers couvrent la section entre Iberville et Saint-Sébastien. C’est ce qui est en cours de réalisation. Comme il est prévu depuis plus d’un an, on doit pouvoir rouler sur cette section au cours de l’année 2014. Cette étape se poursuit selon le calendrier prévu. Il reste à construire deux carrefours giratoires, à asphalter la chaussée, à compléter le terrassement et à construire l’échangeur Saint-Alexandre.

Avant-projet

Les travaux d’avant-projet se poursuivent également pour la section comprise entre Saint-Sébastien et la frontière, assure M. Donais, comme le prévoit la programmation 2013-2015. Dans ce cas, on ne peut pas dire que la machine tourne à plein régime. Sur le segment 3, entre Saint-Sébastien et Saint-Armand, le ministère doit procéder à des acquisitions.

Sur cette section, à proximité de la baie Missisquoi, l’emprise a été déplacée par rapport au tracé original, qui passait dans la zone inondable. Quelques transactions ont été réalisées, mais l’essentiel reste à faire. En outre, la conception des plans et devis se poursuit. Dans la deuxième phase, le ministère doit construire des ponts au-dessus de la rivière aux Brochets et de la route 202 et deux échangeurs à Philipsburg. Il s’agit d’ouvrages tout aussi imposants que ceux réalisés à Saint-Jean.

Pour les travaux de construction, c’est l’inconnu, concède M. Donais. Dans l’avenir le ministère prévoit établir une programmation s’échelonnant sur dix ans. C’est ce qui devrait s’appliquer à compter de 2015. Les travaux pour la portion comprise entre Saint-Sébastien et la frontière américaine doivent faire partie de cette programmation. On ne sait cependant pas s’ils seront au début ou à la fin du calendrier décennal. Si c’était le cas, il se pourrait qu’on attende jusqu’au-delà de 2025 pour rouler d’un bout à l’autre de la 35.

Échangeur

Par ailleurs, M. Donais assure qu’aucune décision n’est prise sur l’emplacement de l’échangeur Saint-Alexandre. En décembre dernier, le Tribunal administratif du Québec a renversé une décision de la Commission de protection du territoire agricole sur l’emplacement de l’échangeur. Il observe que cette décision arrive un peu tard.

Cela dit, il admet qu’il faudra un échangeur à Saint-Alexandre, au croisement de la route 227. S’il est construit dans l’axe du rang des Dussault, comme le prévoit le décret gouvernemental, le ministère peut se lancer dans les travaux à court terme. Il resterait tout de même des acquisitions à réaliser.

S’il est construit dans l’axe du rang des Soixante, comme il le prévoyait au départ et comme le souhaite la municipalité, il faut attendre de changer le décret gouvernemental. Actuellement, le ministère ne peut légalement commander des plans et faire des acquisitions sur cette option.

Pourrait-il y avoir une solution temporaire comme un feu de circulation? Cette solution a déjà été proposée. M. Donais le concède, mais il s’agit d’une dépense significative. on parlait d’un million pour la construction sans compter les frais de démolition par la suite. De toute évidence, le ministère compte ses millions par les temps qui courent.

En attendant, on peut penser que le ministère se contenterait d’un viaduc dans l’axe du rang des Dussaut, un ouvrage qui serait de toute façon nécessaire si l’échangeur est déplacé.