Nathalie Santerre: de Vancouver à Notre-Dame en vélo

Après avoir travaillé en Suisse pendant cinq ans, l’infirmière Nathalie Santerre a décidé de s’accorder une pause d’un an. Elle en a profité pour visiter l’Asie et traverser le Canada à vélo avant de réintégrer le Québec. Portrait d’une jeune femme déterminée.

L’ancienne résidente de Notre-Dame-de-Stanbridge a passé quatre mois sur le continent asiatique (Inde, Népal, Birmanie, Vietnam). Durant son séjour outremer, elle s’est notamment payée une randonnée pédestre de 15 jours dans l’Himalaya, la plus haute chaîne de montagnes de la planète, avec la complicité d’une amie.

«Comme je n’étais pas entraînée pour le trekking, j’ai opté pour la théorie des petits pas. Marcher à 5 000 m d’altitude, ça peut sembler irréaliste, mais on finit par arriver à destination… un pas à la fois!», signale Mme Santerre.

La voyageuse de 28 ans a par la suite repris l’avion, à destination de la côte ouest américaine, où elle a passé un mois avec un sac au dos, avant de remonter vers le Canada.

À son arrivée à Vancouver, Nathalie Santerre s’est procurée un vélo de touring et tout l’équipement nécessaire à son prochain périple: tente, sac de couchage, casseroles, petit poêle et filtreur à eau.

«J’avais 106 livres de matériel à traîner, mais ça en valait le coup, car il m’a ainsi été possible de rouler en complète autonomie pendant plus d’une centaine de jours», signale la principale intéressée.

Lors de son séjour au Vietnam, Mme Santerre avait rencontré un cycliste d’expérience, qui lui a fourni de précieux conseils. Ses recherches sur Internet l’ont également aidée à bien préparer son voyage à vélo.

Un long périple

Nathalie Santerre a traversé le Canada d’ouest en est, en bifurquant ça et là au gré de ses humeurs.

«Je ne l’ai pas fait par défi, mais par intérêt, en prenant le temps de visiter les grandes villes et les principaux attraits touristiques. Le vélo est sans doute le meilleur moyen de transport pour voir du pays et nouer contact avec les habitants», affirme celle qui n’avait encore jamais franchi de longues distances à bicyclette.

Mme Santerre a notamment passé une semaine à Jasper, à Banff et au lac Louis, puis trois jours en moyenne dans chacune des capitales provinciales.

«Avec les nombreux détours, j’ai fini par ajouter plus de 1 000 km au trajet régulier Vancouver-Montréal pour un grand total de 6 176 km», reconnait la cycliste en herbe.

En plus de multiplier les détours, Nathalie Santerre a traversé une bonne partie du Canada par le nord, au lieu d’emprunter l’autoroute transcanadienne. Elle a parcouru 100 km par jour en moyenne, sauf dans les Rocheuses, le plus souvent en solitaire.

«J’ai roulé dix jours avec un Belge et trois jours avec un Américain. J’ai fait tout le reste en solo», précise-t-elle.

Partie de Victoria le 26 juin, la jeune femme a retrouvé les siens, à Notre-Dame-de-Stanbridge, le 6 octobre dernier.

«J’ai frappé plusieurs journées de pluie au début de septembre. À la hauteur du lac Supérieur, j’ai délaissé la tente pour le motel, car les nuits étaient trop froides. Il faut dire que je n’étais pas équipée pour dormir à la belle étoile avec des températures de – 3 à – 5 degrés Celcius. À partir du même moment, j’ai pris l’habitude d’enfourcher mon vélo un peu plus tard en matinée, quand le soleil commençait à plomber», poursuit-elle.

L’aventurière a également dû composer avec la présence de forts vents tout au long du parcours.

«J’ai eu un vent de face ou de biais pendant 102 des 103 jours de route. Ça a vraiment été mon pire obstacle», admet-elle.

La cycliste reconnait ne pas avoir été trop malchanceuse malgré tout. «J’ai eu trois crevaisons (dans la même semaine), un bris de chaîne et un bris de rayon. Cinq avaries en un peu plus de trois mois, ce n’est pas si mal.»

Nathalie Santerre a par ailleurs profité du réseau d’hébergement Warm Shower à dix reprises. Une autre source de réconfort.

«La saison est trop avancée, maintenant, pour continuer ma route vers les provinces de l’Atlantique.  Je vais garder ça pour une autre année», précise celle qui entend s’établir au Québec pour de bon et reprendre le boulot au début de 2014.

«D’ici là, je compte passer les Fêtes en famille. Comme ça fait sept ans que je suis loin de mes proches, j’ai du temps à rattraper», ajoute la bachelière en sciences infirmières.