Yves Langlois: jeûner 40 jours pour démontrer ses vertus

JEÛNE. Au même titre que l’acupuncture, la naturopathie et l’art-thérapie, le jeûne se faufile dans la liste des médecines non conventionnelles. Le réalisateur Yves Langlois, de Saint-Armand, pratique cette technique de guérison depuis 30 ans. Il vient de conclure, pour une deuxième fois, un jeûne de 40 jours.

Ce dernier entreprenait un jeûne de 40 jours avec un double objectif: guérir un problème d’angine à la poitrine et réaliser un documentaire.

Contacté le 31 juillet dernier, le réalisateur venait de terminer sa 40e journée de trêve de nourriture. «Je vais bien. Je suis faible, mais c’est normal. Je constate déjà les effets d’autoguérison de mon corps», explique-t-il.

C’est d’ailleurs ce qu’il souhaite illustrer dans un futur documentaire. «En tant que cinéaste, je veux montrer les capacités du corps à l’autoguérison. Toutefois, je vais montrer autre chose que mon jeûne. J’ajouterai au documentaire des témoignages et présenterai les traitements énergétiques auxquels j’ai eu droit et qui m’ont aidé durant mon jeûne».

Mais le lancement du film ne sera pas facile, a-t-il avoué. «J’ai essayé pendant 30 ans de trouver du financement pour ce type de documentaire, mais personne n’était intéressé».

À ses frais et avec l’aide de financement participatif, il devrait avoir suffisamment de fonds pour lancer un premier court-métrage. Et il espère que ce premier extrait piquera suffisamment la curiosité des entreprises de télédiffusion pour obtenir des fonds afin de réaliser un long-métrage, «plus complet».  

Avis de spécialistes

Cette pratique, qui consiste à se priver de nourriture et de boisson (seule l’eau est permise) afin d’éliminer les toxines du corps humain, semble gagner des adeptes au dire de Stella Altamura, propriétaire du centre Val Santé à Rawdon, où Yves Langlois a séjourné lors de son jeûne.

Propriétaire du centre depuis sept ans, Stella Altamura constate qu’il y a plus d’intérêt qu’avant pour les jeûnes. Sans toutefois être capable de chiffrer le taux d’occupation à son centre, elle affirme accueillir davantage de jeûneurs. «J’ai des clients réguliers qui viennent deux fois par année et de nouveaux clients qui tentent l’expérience. C’est très variable.»

Nutri-thérapeute à Granby, Christiane Lamarche croit également aux bienfaits du jeûne. «C’est bénéfique dans le sens qu’on vient libérer le corps des toxines. On le détoxique. On peut également le faire via une meilleure alimentation, mais c’est beaucoup plus long», explique-t-elle.

Par contre, Mme Lamarche ne recommande pas un jeûne de 40 jours. «Ça ralentit le métabolisme et c’est moins bon pour le corps parce que ça prend beaucoup de temps à repartir la machine». Elle recommande plutôt des jeûnes de un à deux jours, des jeûnes ponctuels ou saisonniers. «Ça dépend toujours du besoin de la personne.»

lAvenirEtDesRivieres.com a tenté d’obtenir la position d’un professionnel de la santé. Aucun médecin du Centre de santé et de services sociaux La Pommeraie n’a d’ailleurs voulu commenter le dossier.

Types de jeûne

Cûres de jus

Priver le corps de nourriture. Consommer des jus de fruits, de légumes ou de blés.

Jeûne thérapeutique

Seule l’eau est permise dans ce jeûne.

Le jeûne 101

Toujours sous supervision. Ne jamais dépasser 43 jours de jeûnes. S’y préparer et prévoir un après-jeune. Tous sont des éléments essentiels au déroulement de cette méthode de médecine non conventionnelle. De plus, personne n’est obligé de terminer un jeûne. La fin d’un jeûne reste à la discrétion de l’usager.