La Farnhamienne Cécile Giard intègre le club sélect des centenaires

BEL ÂGE. La Farnhamienne Cécile Giard Bessette possède une feuille de route impressionnante, témoignage d’une vie bien remplie.

Cécile  Giard vient d’avoir cent ans, mais on ne lui donnerait pas son âge. Elle vit toujours chez elle, fait la popote et s’intéresse à tout. Ses muffins, son ketchup vert et ses confitures aux fraises n’ont rien perdu de leur goût légendaire et continuent de faire les délices de ses 10 enfants, 20 petits-enfants et 24 arrière-petits-enfants.

Une vie bien remplie

La résidante de la rue Yamaska a une santé de fer, n’a jamais eu de maladie grave et ne prend pratiquement pas de médicaments. Il est vrai que ses jambes ne sont plus ce qu’elles étaient et lui ont fait défaut à quelques reprises, mais pour le reste, pas de souci!

«Chez les Giard, on est fait fort. Mon père a vécu jusqu’à 103 ans et ma soeur en a 98», indique la nouvelle centenaire.

Cécile Giard a toujours fait de la couture et du crochet, pas nécessité d’abord, puis par pur plaisir. Malgré ses nombreuses corvées quotidiennes, cette dernière a su trouver le temps de jouer aux cartes et de rendre visite à ses amies, au Club du troisième âge.

«Ma mère adore également les mots cachés et la lecture. Elle lit tout ce qui lui tombe sous la main : revues, romans, biographies», précise Lise Bessette, fille de la centenaire.

La famille de Cécile Giard veille sur sa doyenne de façon exemplaire. Et, de toute évidence, ça n’a rien d’une corvée…

«Notre maison a toujours été le lieu de rassemblement central des deux familles. Une vraie auberge. Les liens familiaux, tissés au fil des ans, sont encore très serrés et maman reçoit de la visite tous les jours. Quand ce n’est pas l’une de ses filles qui s’amène, c’est une petite-fille ou une voisine. Il faut dire que neuf de ses enfants habitent Farnham», explique Lise Bessette.

Pas moins de 130 parents et amis lui ont par ailleurs rendu un bel hommage,  en octobre dernier à L’Euro-SPA, à l’occasion de son centième anniversaire. Le maire de Farnham, Josef Hüsler, et le père Bernard Paquette, des Clercs Saint-Viateur, étaient également de la fête.

Une femme de tête

Cécile Giard a vu le jour à West Shefford (aujourd’hui Bromont), le 22 octobre 1915, au sein d’une famille de quatre enfants. Après son déménagement à Waterloo, la jeune femme a fait la connaissance de Raymond Bessette, un employé de la champignonnière Slack Brothers.

«Je travaillais comme aide-ménagère chez Agnès, une sœur de Raymond, qui était malade. C’est là que j’ai connu mon époux», nous confie-t-elle.

Les deux tourtereaux se sont mariés à Waterloo en 1937 avant de s’établir sur une ferme laitière de Farnham en 1948. Mme Girard avait alors 33 ans.

«Nous devions bien avoir une trentaine de vaches et des chevaux de trait. Il n’y avait pas de tracteur à l’époque», se souvient la Farnhamienne d’adoption.

Après l’infarctus de Raymond, à l’âge de 57 ans, la terre familiale  du rang Bissonnette (aujourd’hui rang Boulais) a été revendue à l’un des enfants. Mme Giard a lors fait construire une autre maison dans le même rang, où elle a notamment gardé son père pendant neuf ans.

«Ma mère a toujours été une femme de tête et n’avait peur de rien. Elle a d’ailleurs appris à conduire à l’âge de 54 ans, avec l’aide de l’un de ses gendres, et a conduit son auto elle-même jusqu’à 89 ans», ajoute Lise Bessette.

Malgré le décès de son époux, à l’âge de 67 ans, Cécile Giard  ne s’est jamais laissé abattre par la tristesse ou le découragement.

«Aujourd’hui, ça ne va pas bien, mais demain, ça ira mieux. Le temps arrange les choses», soutient la vieille dame, d’un ton philosophe.