Un mois pour découvrir les vins de Brome-Missisquoi

VINS. Les vignerons de Brome-Missisquoi innovent une fois de plus en invitant les consommateurs à ne consommer que des produits locaux, durant tout un mois, dans le cadre de la campagne LocaBoire.

Cette initiative vise à modifier les habitudes de consommation des Québécois en incluant dans leurs dégustations des jus, vins, bières et autres produits locaux fabriqués dans un rayon de 160 km autour de chez eux.

«Si tous les consommateurs d’ici demandent des vins du Québec dans les restaurants, par exemple, on aura un effet réel sur toute une industrie», indique Marie-Florence Crevier-Paradis, du Domaine du Ridge.

Effet boule de neige

L’instigatrice de la campagne LocaBoire, Edith Ducharme, du Vignoble de l’Orpailleur, caressait un tel projet depuis deux ans et reconnaît s’être largement inspirée du défi Boire local lancé en 2015 par la nutritionniste Julie Aubé.

«La mise sur pied d’un groupe de vignerons nous a fourni l’occasion d’échanger sur divers sujets touchant à la viticulture (température, main-d’œuvre, vente au vignoble, etc.). Je leur ai parlé de mon idée et tout le monde a trouvé que ça avait du sens», précise-t-elle.

Les instigateurs du projet ont bon espoir que les producteurs de jus, de cidre et de bière artisanale de la région se joindront au mouvement prochainement.

Quatre défis spécifiques

La première campagne LocaBoire battra son plein du 24 juin au 22 juillet. Pendant tout un mois, les vignerons tenteront de relever quatre défis distincts, mais complémentaires (voir tableau), tout en partageant leurs expériences sur les médias sociaux.

«L’été, saison par excellence, est tout indiqué pour mettre les saveurs locales au menu, mais aussi pour parcourir les routes de campagne, visiter les producteurs et associer des histoires, des visages, des paysages aux boissons savourées», signale la nutritionniste Julie Aubé.

De mieux en mieux

Le copropriétaire du Vignoble de l’Orpailleur, Charles-Henri de Coussergues, reconnaît qu’il y a de plus en plus d’engouement pour les vins québécois.

«Les jeunes couples sont avides de découvertes et souhaitent connaître les produits qu’ils boivent et qu’ils mangent. Ils n’ont pas non plus les préjugés des générations précédentes qui, pour la plupart, ne connaissaient que les vins étrangers», signale-t-il.

M.de Coussergues reconnaît que la situation des vignerons d’ici s’est beaucoup améliorée au cours des trois ou quatre dernières décennies.

Dans les premières années, les producteurs du Québec vendaient tous leurs produits à la ferme. Le gouvernement du Québec les a ensuite autorisés à vendre dans les restos et dans les marchés publics, puis à la SAQ et, enfin, dans les épiceries.

«La SAQ nous a donné un bon coup de pouce, en 2001, avec l’ouverture d’une section Terroir d’ici. La création de la section Origine Québec, il y a cinq ans, a par ailleurs donné de la crédibilité aux vins d’ici», indique M. de Coussergues.

Le copropriétaire de l’Orpailleur prend toutefois soin d’ajouter qu’il y a encore beaucoup de place pour les produits québécois sur le marché.

«Les vignerons d’ici produisent deux millions de bouteilles par an alors que la SAQ en vend 220 millions. Avec 1 % des parts du marché, notre production demeure encore marginale, d’où l’importance de campagnes de sensibilisation comme LocaBoire», explique-t-il.

 

QUATRE DÉFIS, UN MÊME OBJECTIF !

. 24 au 30 juin : boire 100 % local et inviter ses contacts

. 1er au 7 juillet : découvrir un vin que l’on ne connaît pas

. 8 au 15 juillet : partager ses découvertes avec son entourage

. 16 au 22 juillet : aller à la rencontre d’un producteur artisan d’ici