Les maires de Farnham et de Bedford interpellent les politiciens

MUNICIPAL. Les maires de Brome-Missisquoi profitent de la campagne électorale pour transmettre leurs revendications aux partis politiques en présence.

Le maire Patrick Melchior signale que les politiciens font beaucoup de promesses, mais trouve important qu’ils livrent la marchandise une fois au pouvoir.

«La Ville de Farnham a de grandes attentes à l’endroit de la cour de triage. Il va falloir que tous les gouvernements (provincial, fédéral, municipal) et la compagnie ferroviaire Central Maine & Quebec s’unissent pour sortir le train du centre-ville», affirme-t-il.

M. Melchior ajoute que le gouvernement du Québec a reconnu les municipalités comme des gouvernements de proximité. «À partir de là, dit-il, il faut que les gens du municipal et du provincial travaillent ensemble dans l’intérêt de la population.»

Pour faciliter les interrelations entre les deux élus municipaux et provinciaux, le maire de Farnham verrait d’un bon œil la mise en place d’un «genre de téléphone rouge» qui permettrait aux maires d’avoir un accès rapide au député de leur circonscription.

Des services de proximité pour Bedford

Le maire de Bedford, Yves Lévesque, déplore le déplacement des services gouvernementaux vers les grands centres urbains et estime que Québec devrait faire marche arrière en répartissant ces bureaux  sur l’ensemble du territoire. «La centralisation a vidé nos régions. Nous avons de moins en moins de services», plaide-t-il.

Celui-ci rappelle que sa municipalité a été particulièrement éprouvée au fil des ans avec la relocalisation du siège social de la MRC de Brome-Missisquoi, puis la fermeture du bureau du ministère de l’Agriculture et des installations de la Gendarmerie royale du Canada (fédéral).

«La mise sur pied du CIUSSS de l’Estrie – CHUS nous a privé d’emplois intéressants. Tout est maintenant centralisé à Sherbrooke ou à Cowansville», insiste-t-il.

Le maire Lévesque estime qu’il faudrait «ramener les services près des communautés au lieu de faire déplacer les gens vers les grands centres. Peut-on vraiment parler de service de proximité quand on doit parcourir 30 km pour recevoir un traitement?», se demande-t-il.

Ce dernier prend soin de rappeler que la population de Brome-Missisquoi est vieillissante et de moins en moins mobile, mais qu’il lui faut se déplacer de plus en plus pour se prévaloir des services existants. Une situation «illogique» à ses yeux.

«À Bedford, il faut être malade aux heures d’ouverture des cliniques ou, dans le cas du CLSC, une fin de semaine sur deux. Le reste du temps, les citoyens doivent se déplacer au CLSC de Farnham ou à l’hôpital BMP», illustre-t-il.

M. Lévesque croit par ailleurs que le gouvernement du Québec doit redonner «les vrais pouvoirs» aux municipalités.

«Qu’on arrête de le dire et qu’on le fasse réellement. Quand ça prend deux ans pour obtenir un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement, il y a un problème, car on doit recommencer les appels d’offres. C’est le développement des entreprises et de nos localités qui en souffre», poursuit-il.