Brome-Missisquoi prise d’assaut par les touristes

ÉCONOMIE. L’industrie touristique de Brome-Missisquoi vient de connaître l’une de ses meilleures saisons estivales et envisage l’avenir avec optimisme.

Avec près de 5 500 emplois à temps complet et à temps partiel, et des retombées annuelles de l’ordre de 195 M$ (chiffres de 2016), l’industrie touristique contribue de façon significative au développement économique de la MRC de Brome-Missisquoi.

«Même si la balance commerciale du Québec est largement déficitaire sur le plan touristique et que cette province n’attire toujours pas sa juste part de touristes étrangers, notre région se tire relativement bien d’affaire à ce chapitre», indique Denis Beauchamp, directeur du service de développement économique au CLD de Brome-Missisquoi.

D’après les plus récentes données de Pragma Tourisme Conseil, Brome-Missisquoi attire plus de 2,1 millions de touristes et excursionnistes chaque année. On parle ici de visiteurs habitant à plus de 40 km de leur lieu de destination.

Nette reprise

Les hôteliers de la région notent une reprise au niveau du tourisme d’affaires après dix ans de baisse. Le tourisme de villégiature se porte également très bien au dire de M. Beauchamp.

«Il y a eu rupture d’hébergement à Sutton, cet été, selon le bureau d’information touristique local», indique le porte-parole du CLD.

Une Infolettre de Tourisme Express nous apprend par ailleurs que l’Auberge West Brome a accueilli un nombre record de clients en juillet et août derniers. L’établissement a par ailleurs battu ses records d’occupation par mois à 15 reprises dans les 17 derniers mois.

«L’Auberge West Brome a affiché un taux d’occupation historique de 91,92 % pour le mois d’août 2018. En juillet, le taux s’est élevé à 88,46 %. Un autre record», précise Tourisme Express.

M. Beauchamp ajoute que les propriétaires de campings ont également connu «des résultats extraordinaires» et que la saison 2019 s’annonce également très encourageante avec des taux de réservation de 75 % à 80 %.

«Même son de cloche du côté du restaurant Lyvano, de Frelighsburg, qui connaît une année exceptionnelle», indique notre interlocuteur.

La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la restauration menace cependant de freiner l’expansion des établissements de Brome-Missisquoi. Certains restaurants, comme le Diablement Bon!, de Farnham, a dû réduire ses journées d’ouverture l’été dernier en raison d’un manque de personnel.

Achalandage

Le CLD de Brome-Missisquoi laisse entendre que les événements sportifs, culturels et autres sont de plus en plus nombreux et que l’achalandage est de plus en plus important dans la région.

«On note une augmentation remarquable du côté de Sutton, Bromont et Lac-Brome», signale M. Beauchamp.

Ce dernier précise que les touristes se déplacent sur le territoire et parcourent plusieurs municipalités en trois ou quatre jours.

«Les gens veulent rencontrer les artisans ou les producteurs et vivre des expériences. Voilà pourquoi on parle de tourisme expérientiel», poursuit le directeur du service de développement économique.

M. Beauchamp nous apprend que les marchés publics saisonniers ont dû composer avec une baisse de l’achalandage et des factures à la hausse, cette année, tout en bénéficiant d’un support accru de leur municipalité respective.

«À Dunham, le marché public prend des allures de plus en plus festives avec la présentation de performances artistiques. De son côté, la Ville de Bromont se questionne sur la pertinence d’ouvrir un marché sur la nouvelle place publique», ajoute-t-il.

Produits locaux

L’engouement des touristes pour les vignobles de Brome-Missisquoi ne se dément pas lui non plus.

«Le vignoble Les Pervenches, à Farnham, a ouvert le 23 juin, puis a dû fermer ses portes dès le lendemain, faute de stock. L’établissement avait informé ses clients réguliers à l’avance de la date de son ouverture et ceux-ci ont été nombreux à venir s’approvisionner», indique M. Beauchamp.

Toujours selon ce dernier, le vignoble Le Pigeon Hill, à Saint-Armand, se limite à deux jours d’ouverture par semaine, afin de prolonger la saison.

Certains gros vignobles ont déjà pris des mesures et multiplient les plantations de vignes, depuis trois ans, pour répondre à la demande accrue des consommateurs. C’est notamment le cas de L’Orpailleur qui a ajouté trois hectares de vigne en 2018 et dix hectares en trois ans.