Farnham déboursera 950 000 $ pour éliminer le chlore dans la Yamaska

ENVIRONNEMENT. Prise en défaut par Environnement Canada en vertu de la loi sur les pêches et océans, la Ville de Farnham devra apporter des correctifs à son usine de filtration de manière à éliminer tout rejet d’eau chlorée dans la rivière Yamaska. La Municipalité prévoit un emprunt de 951 100 $ pour régulariser la situation.

Des vérifications effectuées en 2017 par Environnement Canada ont permis de constater que de l’eau chlorée contenue dans les bassins de l’usine de filtration municipale était rejetée à l’extérieur du bâtiment au moment du nettoyage des installations et prenait la direction de la rivière. L’instance gouvernementale a alors demandé à la Ville de ne plus envoyer cette eau dans la Yamaska et de la diriger vers l’usine d’épuration afin d’y être débarrassée des particules de chlore qu’elle contient.

Bien que cette eau ne contienne aucune impureté, les autorités fédérales estiment que sa concentration en chlore peut nuire à la faune aquatique. On craint en effet que les poissons qui s’aventurent à proximité du déversoir de l’usine de filtration puissent être incommodés par cette substance au moment du déversement. Une fois l’eau chlorée diluée dans la rivière, le problème se résout de lui-même.

Description du projet

Pour se conformer aux exigences d’Environnement Canada, la Ville entend acheminer les eaux de lavage par gravité jusqu’à un réservoir souterrain en béton de 230 m3 devant être aménagé à la gauche de l’usine de filtration. Le liquide sera par la suite pompé à petites doses jusqu’à l’égout sanitaire de la rue Principale est.

«Comme le nettoyage des bassins entraîne le rejet d’un important volume de liquide, on ne pouvait pas acheminer les eaux de lavage directement dans le réseau d’égouts en raison des risques de débordement. Voilà pourquoi il nous faut construire un réservoir permettant de stocker le liquide avant de le rediriger à petits débits – 10 litres par seconde – jusqu’au réseau municipal», explique Alain Baril, directeur du service de traitement des eaux à la Ville de Farnham.

L’aménagement du réservoir, la construction de la station de pompage, la mise en place et le raccordement des conduites coûteront près de 650 000 $.

«La Ville a également prévu 130 000 $, soit l’équivalent de 20 % du coût des travaux, pour les contingences, car l’usine de filtration date de 1920 et pourrait nous réserver des surprises», ajoute M. Baril.

Le conseil municipal a déposé un projet de règlement d’emprunt de 951 100 $, lundi dernier, dans le cadre de son assemblée mensuelle. La Ville entend imposer une taxe spéciale sur tous les immeubles de son territoire pour le remboursement de cet emprunt.

Échéancier des travaux

La Ville de Farnham a mandaté Les Services EXP inc., une firme d’ingénierie, pour la représenter auprès du ministère de l’Environnement du Québec en vue de l’obtention des certificats d’autorisation (CA) nécessaires à la réalisation du projet.

«Comme la Municipalité répond à une demande expresse du gouvernement fédéral, l’émission des CA devrait se faire assez rapidement», estime le directeur du service de traitement des eaux.

Les autorités municipales s’attendent à aller en appel d’offres au cours de l’hiver et à réaliser les travaux dès la prochaine saison estivale.

«On doit prévoir de trois à quatre mois pour la réalisation des travaux», ajoute M. Baril.

 

RÉPARTITION DES COÛTS

. 650 000 $: réservoir de béton, station de pompage et conduites d’égout

. 130 130 $ : contingences (frais pour imprévus)

. 21 000 $ : études de caractérisation du sol

. 68 000 $ : confection des plans et devis

. 118 000 $ : taxes provinciale et fédérale

. 34 000 $ : intérêts sur emprunts temporaires

. 950 000 $ : coût total du projet