Détection du monoxyde de carbone: toutes les écoles de Val-des-Cerfs seront équipées

SANTÉ. Si une fuite de monoxyde de carbone similaire à celle du 14 janvier dans l’arrondissement LaSalle, à Montréal, survenait dans l’un ou l’autre des établissements de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC), seraient-ils parés pour la détecter? Ce sera le cas sous peu, assure l’instance, qui procède actuellement à des améliorations en la matière.
Des 43 établissements de la CSVDC, 20 sont actuellement «équipés mur à mur»: ils sont munis de détecteurs de fumée, de monoxyde de carbone et de fuite de gaz directement connectés à une centrale qui sonnera l’alarme en cas de problème.
Dans plusieurs autres cas, des détecteurs de monoxyde de carbone manuels ou résidentiels sont en fonction. «Dans la loi, c’est écrit qu’il est obligatoire d’avoir des détecteurs de monoxyde de carbone dans les endroits où il a des dortoirs. Nous, on avait déjà, depuis plusieurs années, mis en place des détecteurs quand même», explique Mario Beauvais, directeur du service des ressources matérielles pour la commission scolaire.
Quelques bâtisses n’étaient pas, au moment d’écrire ces lignes, équipées pour détecter une fuite de monoxyde de carbone; M. Beauvais n’est pas en mesure de dire combien. Ce sera néanmoins bientôt chose du passé, assure-t-il: «Depuis les événements de LaSalle, on a mis en place des détecteurs portatifs et on est en train de finaliser leur installation».
Celui-ci ajoute que la CSVDC ne prend pas la situation à la légère et agit dans un dessein de prévention: des visites ont d’ailleurs lieu tous les deux jours dans les différentes chaufferies des établissements. «On a en place des systèmes de validation de qualité et de fonctionnement des systèmes de chauffe. Même les fins de semaine, on a des concierges qui font le tour. Ça fait plusieurs années que l’on fait ça», assure-t-il.
Une fuite peut, comme dans le cas de l’école des Découvreurs de Montréal, provenir d’un équipement de chauffage au mazout ou au gaz ou d’un appareil de combustion défectueux.  Un garage annexé à une bâtisse pourrait également être une source potentielle.
«On peut aussi avoir un appareil qui fonctionne à l’essence ou au propane, par exemple ceux qui sont utilisés pour polir le plancher», précise Dre Mélissa Généreux, directrice de la santé publique en Estrie.
Mario Beauvais comprend qu’une «sensibilité est bien présente au sein de la population» et des parents d’élèves depuis les événements survenus à Montréal. Rappelons que 43 personnes intoxiquées, dont 35 élèves, ont dû être hospitalisées.
Toutes les écoles du Québec devaient d’ailleurs confirmer au ministère de l’Éducation, au plus tard le 22 janvier dernier, la présence et le bon fonctionnement des détecteurs dans chacun de ses bâtiments. La CSVDC a répondu à cette exigence et a également communiqué les informations pertinentes au Centre intégré universitaire de Santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie-CHUS.
Les enfants, plus à risque
Si la croyance populaire veut que le monoxyde de carbone soit un gaz irritant déclenchant, par exemple, de la toux ou des problèmes respiratoires, il n’en est rien; il est plutôt asphyxiant. «Ce qu’il fait, c’est qu’il prend la place de l’oxygène dans notre sang. Le manque d’oxygène va mener à différents symptômes qui sont vraiment difficiles à reconnaître», explique Dre Généreux.
Mal de tête, fatigue, étourdissements et vomissements sont notamment de la liste des effets indésirables. «Ça peut aller jusqu’à une perte de conscience et, évidemment, jusqu’à la mort», mentionne Mélissa Généreux. Les effets encourus sur le corps humain dépendent évidemment de plusieurs facteurs, dont la concentration du gaz et la durée de l’exposition.
Avec les personnes atteintes de maladies chroniques et le fœtus, les jeunes enfants ont tendance à subir des contrecoups plus importants lors d’une exposition. «Plus on est jeune, plus on respire rapidement. On va donc absorber  plus rapidement le monoxyde de carbone. Leur corps est plus petit aussi, donc la quantité de gaz va s’accumuler plus rapidement dans l’organisme», ajoute la directrice de la santé publique.
Selon ce que rapportait récemment le 98,5FM, deux élèves exposés lors de la fuite du 14 janvier pourraient conserver des séquelles de l’incident.