Plastiques agricoles: les MRC de Rouville et de la Haute-Yamaska donnent l’exemple

AGRICULTURE. Les MRC de Rouville et de la Haute-Yamaska s’intéressent à la problématique des plastiques agricoles depuis le début de la décennie 2010. Malgré des résultats concluants, la partie n’est pas nécessairement gagnée pour autant.

La MRC de la Haute-Yamaska offre un service de collecte de porte-à-porte des plastiques agricoles aux fermes de son territoire depuis 2010. Les producteurs bénéficient de douze collectes mensuelles.

Cette pratique écologique a été instaurée afin de limiter l’enfouissement et l’incinération de ce type d’emballage. On veut ainsi éviter que les agriculteurs accumulent les plastiques d’enrobage, les brûlent à la ferme ou les envoient au site d’enfouissement, où ils finiront par dégager des taz toxiques et cancérigènes (dioxines, furannes, etc.)

En vertu de la réglementation municipale, il est strictement interdit de mettre des plastiques agricoles dans les bacs à ordures. Les producteurs doivent plutôt les déposer dans des sacs de plastique transparents et les placer en bordure de la voie publique en prévision de la collecte (deuxième mercredi du mois).

«Les agriculteurs peuvent s’inscrire à tout moment de l’année», précise Valérie Leblanc, directrice du service des matières résiduelles à la MRC de la Haute-Yamaska.

Grâce à l’implication et la collaboration d’une centaine de producteurs, la MRC détourne de l’enfouissement de 50 à 60 tonnes de plastiques agricoles par année, soit de 500 à 600 kg par participant.

Le service coûte près de 33 000 $ par année. Ce total est basé sur une moyenne de 100 participants et de 60 tonnes de pellicule plastique.

«Les plastiques agricoles ont été recyclés pendant longtemps. La situation a cependant évolué et on les accumule depuis quelques mois en attendant de trouver de nouveaux débouchés. À l’heure actuelle, les filières de valorisation sont en plein mouvement», signale Mme Leblanc.

Procédure dans Rouville

La MRC de Rouville a opté pour une approche différente, mais a fini par adopter un mode de collecte similaire à celui de la Haute-Yamaska.

Tout a débuté en 2011 avec un projet-pilote impliquant une quinzaine d’agriculteurs de Marieville et des environs. Les participants étaient invités à se départir de leurs plastiques dans un point de collecte avec conteneurs.

Un deuxième point de collecte a été implanté à Ange-Gardien en 2012 et un troisième en 2015 dans cette même localité.

«Comme les quantités de matières récupérées étaient toujours en constante évolution, la MRC a choisi de délaisser la collecte par apport volontaire et de se lancer dans la collecte de porte-à-porte. Le nombre de collectes est par ailleurs passé de neuf, en 2018, à douze cette année, à la grande satisfaction des participants», résume Étienne Rousseau, coordonnateur à la gestion des matières résiduelles à la MRC de Rouville.

Comme en Haute-Yamaska, les plastiques agricoles sont déposés dans des sacs de plastique transparents avant d’être placés en bordure de la route en prévision de la collecte mensuelle (dernier vendredi du mois).

«Les producteurs ayant un faible volume de plastiques agricoles peuvent être ajoutés au parcours du collecteur de façon occasionnelle», ajoute le porte-parole de la MRC.

Cette pratique a permis de détourner près de 40 tonnes d’enrobage plastique en 2018. «En 2017, le volume des collectes était plus élevé (58 tonnes), mais incluait des matières indésirables comme des cordes, filets, boyaux, chaudières, gants et sacs de semence. Les données de 2018 sont beaucoup plus fiables et n’incluent que des plastiques agricoles», précise M. Rousseau.

Pas moins de 82 producteurs ont collaboré aux collectes mensuelles en 2018. Ils sont actuellement 57 à faire de même.

«Tout est fait sur une base volontaire et il n’y a aucun frais pour les agriculteurs. La facture annuelle s’élève à près de 50 000 et tout est entièrement payé par la MRC qui reçoit une compensation gouvernementale en retour», résume le coordonnateur à la gestion des matières résiduelles.

La MRC de Rouville a perdu les services de son recycleur et achemine maintenant (depuis 2019) ses plastiques agricoles sous forme de chips à une cimenterie de Joliette pour valorisation thermique.

«On a toujours espoir de trouver des débouchés plus intéressants sur le plan environnemental. La valorisation c’est bien, mais le recyclage, c’est encore mieux», explique M. Rousseau.