Nouvelle étude pour la revitalisation du secteur du quai de Philipsburg

ENVIRONNEMENT. Si tout le monde s’entend sur la pertinence de revitaliser le secteur du quai municipal de Philipsburg, de nombreuses questions demeurent toujours en suspens. La réalisation d’une étude de marché et de faisabilité, par la firme Raymond Chabot Grant Thornton, devrait permettre d’y voir un peu plus clair.

L’étude coûtera 20 000 $, taxes en sus, et pourra être réalisée grâce au soutien financier de la MRC de Brome-Missisquoi (subvention de 5631 $ du Fonds du pacte rural), de la Municipalité de Saint-Armand (réserve de 8300 $ au budget 2019) et d’un troisième partenaire dont la contribution devrait être rendue publique sous peu.

Le rapport de la firme RCGT est attendu pour la mi-août ou le début de septembre, soit avant l’arrivée de l’automne.

La réalisation de l’étude découle de la consultation publique tenue en juin 2018 et de la mise sur pied d’un comité consultatif dédié à la revitalisation du secteur du quai municipal en juillet de la même année.

«On s’attend à ce que cette étude de marché donne un nouveau souffle aux partisans du projet de revitalisation, mais on garde néanmoins une certaine réserve, car on veut éviter de susciter de faux espoirs au sein de la population», indique Caroline Rosetti, porte-parole du comité consultatif.

Le comité consultatif est chapeauté par la Société de développement de Saint-Armand et compte sept autres membres. Il s’agit de Serge Boivin, Daniel Boulet, Isabelle Charlebois, Paule Clément, Marie-Claude Guérin, François Marcotte et Jean Rosetti.

À quelque chose malheur est bon

Le projet de revitalisation du secteur de l’avenue Champlain a vu le jour à la suite des tempêtes des 4 et 5  mai 2018 qui ont lourdement endommagé la structure de l’ancien quai fédéral et forcé la fermeture de cet ouvrage de béton cédé à la Municipalité de Saint-Armand voilà près de deux décennies.

Estimant que la remise en état du quai allait demander beaucoup de temps et d’argent, les autorités municipales avaient alors choisi d’en condamner l’accès au moyen d’un mur grillagé. La Municipalité voulait prendre soin d’évaluer toutes les options à sa disposition tout en cherchant à se mettre à l’abri d’éventuelles poursuites en cas d’accident.

Le maire de l’époque, Brent Chamberlin, estimait le coût des travaux de réfection du quai à près de 1,6 M$ et rappelait qu’aucune somme n’était prévue au budget municipal pour des réparations d’urgence.

Le projet de revitalisation s’est bonifié au fil du temps et ne se limite plus à la seule réfection du quai. On parle aujourd’hui d’une relance du restaurant, de la création d’une promenade riveraine, de l’implantation d’une marina et d’un service de location de canots.

«Toutes ces idées nous ont été soumises par des citoyens lors de la consultation publique de l’été dernier. Certaines d’entre elles pourraient se réaliser, alors que d’autres risquent d’être abandonnées. Le rapport de la firme RCGT permettra d’alimenter notre réflexion et nous aidera à faire la part des choses», précise Mme Rosetti.

En réponse à nos questions, cette dernière ajoute que le projet actuel n’inclut pas le réaménagement de l’avenue Champlain pour mieux faire face à la crue des eaux printanières.

«Comme la Municipalité sera partie prenante au projet, le comité préfère attendre la formation du nouveau conseil municipal avant de parler du projet de revitalisation. Les citoyens pourront en apprendre davantage dès l’automne prochain», ajoute Mme Rosetti, qui a remis sa démission comme conseillère municipale au début du mois afin de pouvoir soumettre sa candidature à la mairie.

Aide financière gouvernementale

Le député fédéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis, laisse entendre que son gouvernement pourrait contribuer financièrement à la réalisation du projet dans le cadre d’une mise de fonds commune avec le gouvernement du Québec.

«Nous avons de l’argent disponible pour les infrastructures, mais on doit attendre que Québec priorise le projet avant de pouvoir intervenir dans un tel dossier. Le cas du quai de Philipsburg n’est pas unique. On se retrouve dans la même situation avec le toit du vélodrome de Bromont, le tronçon de voie ferrée entre Farnham et Bedford, les étangs de roseaux de Frelighsburg et de Notre-Dame-de-Stanbridge. L’argent est là, mais si Québec ne bouge pas, les fonds risquent d’être dépensés dans les autres provinces», affirme le député Paradis.

L’attachée politique d’Isabelle Charest, Johanne Gauvin, est également au courant du dossier et confirme avoir reçu la visite de certains membres du comité consultatif en mars dernier. La rencontre avait pour but de sensibiliser la députée provinciale de Brome-Missisquoi aux enjeux économiques et de sécurité du projet de revitalisation.

«Mme Charest a informé les gens du comité que son bureau était prêt à les  accompagner dans la recherche de solutions et de financement», indique Mme Gauvin.

Cette dernière ajoute que le projet est ambitieux et que l’implication de la Municipalité de Saint-Armand sera nécessaire, toute comme celle du secteur privé.