Église Saint-Romuald: pas de décision avant l’automne

PATRIMOINE. L’état de santé de l’église Saint-Romuald n’est guère reluisant. Les besoins de réfection demeurent importants alors que les finances de la paroisse laissent à désirer. Des choix s’imposent et les solutions envisagées ne font pas encore l’unanimité.

Les administrateurs de la paroisse Saint-Romuald et du Diocèse de Saint-Hyacinthe estiment qu’il vaudrait mieux sacrifier les flèches trônant au sommet des clochers plutôt que d’investir de fortes sommes dans leur restauration, comme on l’avait d’abord envisagé.

«Si on met 2 M$ pour les flèches, que restera-t-il pour les autres travaux? Selon moi, une telle somme devrait plutôt servir à la préservation de l’ensemble du bâtiment», indique le curé Benoit Côté.

La paroisse souhaite toujours descendre les flèches, mais sans les remplacer, estimant que leur absence ne créerait pas de préjudice à l’architecture néo-romane du bâtiment.

«Un toit temporaire pourrait être érigé au sommet des clochers avant la construction d’un chapeau permanent qui ne serait pas totalement plat, mais n’aurait pas non plus l’allure élancée des flèches d’origine», résume l’abbé Côté.

Selon un rapport préliminaire, le coût des travaux requis pour la préservation de l’église (infiltrations d’eau au niveau de la toiture, fissures de mouvement au niveau des colonnes du toit, etc.) s’élèverait à 3,6 M$. Le curé de la paroisse croit pour sa part que le coût des réparations a été sous-estimé.

«Une mise à jour du carnet de santé de l’église, par l’architecte Paule Boutin, nous permettra d’avoir l’heure juste», indique-t-il.

Le curé de Saint-Romuald prend soin d’ajouter que le diocèse de Saint-Hyacinthe est bien conscient des états financiers de la paroisse et des sommes requises pour effectuer les réparations. «On a son appui dans notre démarche», précise-t-il.

Feu vert

Le Conseil du patrimoine religieux de la Montérégie avait donné son accord à la paroisse Saint-Romuald, en mai dernier, pour le retrait de la flèche du clocher principal et l’aménagement d’une base temporaire en béton sur les terrains de l’église pour recevoir cette imposante pièce de bois en attendant qu’elle soit restaurée.

La paroisse avait alors retenu les services de deux entreprises spécialisées pour la réalisation des travaux. St-Denis Thompson, une compagnie de Verdun spécialisée dans la restauration de bâtiments, devait s’occuper de la fabrication des échafaudages alors que Construction Couture & Tanguay, de Lévis, devait voir au déplacement de la flèche et aux travaux de mise à niveau. La mise en chantier était prévue pour le 6 mai.

«On serait moins coincés si les contrats n’avaient pas été signés. Il faut bien comprendre que les entreprises avaient déjà réservé du temps et de l’équipement pour la réalisation des travaux. La mise sur la glace du projet, pour une période indéterminée, est venue contrecarrer leurs plans», poursuit le curé.

Temps de réflexion

Quelques jours après le feu vert du Conseil du patrimoine religieux, un représentant du Ministère a en effet réclamé un temps d’arrêt afin de permettre à tous les intervenants de poursuivre leurs réflexions sur l’avenir des flèches de l’église .

«En juin, il y a eu rencontre entre les représentants de la paroisse, de la Ville, du Ministère et du Conseil du patrimoine religieux. On cherchait notamment à savoir si les autorités municipales approuvaient la démolition (des flèches). Annie Tétreault, du Ministère, est par la suite venue visiter l’église et prendre des photos», résume l’abbé Côté.

Les représentants de ces diverses organisations devraient se rencontre de nouveau, à la fin août ou en septembre, avant qu’une décision finale ne soit prise.

«L’ingénieur François Goulet nous a confirmé que les travaux de renforcement de la flèche du clocher principal déjà effectués suffisaient à la tâche. La flèche n’est donc pas une menace pour la sécurité des paroissiens et son démantèlement peut donc attendre un peu», poursuit le curé de Saint-Romuald.

Si tout le monde s’entend pour dire qu’il faut sauvegarder le lieu de culte, certains proposent notamment d’élargir sa vocation.

«Une partie de l’église et des bâtiments en annexe pourraient abriter une garderie, une bibliothèque, des groupes communautaires. L’idée d’un gîte du passant a même été évoquée. L’ajout d’un nouvel usage pourrait générer des revenus», ajoute l’abbé Côté.