Brome-Missisquoi s’attaque à la récupération des plastiques agricoles

ENVIRONNEMENT. Après avoir implanté la collecte de matières recyclables et la collecte de matières organiques sur l’ensemble de son territoire, la MRC de Brome-Missisquoi devrait entreprendre la récupération des plastiques agricoles dès janvier prochain.

Au lendemain de la réalisation d’un projet-pilote avec la MRC Les Maskoutains, l’OSBL AgriRécup, de Saint-Bruno-de-Montarville, a approché la MRC de Brome-Missisquoi – et deux autres MRC – pour la deuxième phase de son plan d’action.

«AgriRécup prévoit notamment rencontrer une trentaine de producteurs laitiers et bovins – et peut-être aussi des éleveurs de moutons et de chèvres – afin de dresser un portrait de la situation sur notre territoire. Il s’agira notamment de déterminer combien d’agriculteurs pourraient se prévaloir de la collecte et quels sont leurs véritables besoins», Indique Valérie Nantais-Martin, coordonnatrice en environnement à la MRC de Brome-Missisquoi.

En vertu de l’entente de services avec AgriRécup, qui devrait être signée en novembre prochain, la contribution financière de la MRC s’élèvera à 11 500 $, taxes en sus.

L’étude d’AgriRécup devrait commencer à la fin novembre et la collecte des plastiques agricoles devrait suivre en janvier 2020. L’année suivante, la collecte pourrait être étendue à tous les producteurs de Brome-Missisquoi et à d’autres MRC.

«On va notamment tester différentes formules comme la collecte de porte-à-porte et la collecte par apport volontaire à un point de dépôt. L’utilisation de bacs compresseurs sera également mise à l’essai auprès de quelques producteurs», signale Mme Nantais-Martin.

La MRC a déjà reçu l’assurance que les plastiques ne seraient pas stockés ni enfouis. Ils seront plutôt valorisés dans une cimenterie de Joliette.

«La valorisation énergétique, c’est un premier pas dans la bonne direction. Cela dit, on a toujours espoir de trouver des débouchés plus intéressants sur le plan environnemental», ajoute la coordonnatrice en environnement.

La collecte des plastiques agricoles s’inscrit dans le Plan de gestion des matières résiduelles 2016-2020 de la MRC de Brome-Missiquoi tout en répondant aux attentes des élus des municipalités rurales du territoire.

MRC voisines

Les MRC de Rouville et de la Haute-Yamaska s’intéressent à la problématique des plastiques agricoles depuis le début de la décennie 2010.

En Haute-Yamaska, les producteurs bénéficient d’un service de douze collectes mensuelles de porte-à-porte. Les agriculteurs peuvent s’inscrire à tout moment de l’année.

«Grâce à l’implication et à la collaboration d’une centaine de producteurs, notre MRC détourne de l’enfouissement de 50 à 60 tonnes de plastiques agricoles par année, soit de 500 à 600 kg par participant», révèle Valérie Leblanc, directrice du service des matières résiduelles à la MRC de la Haute-Yamaska.

Le service coûte près de 33 000 $ par année. Ce total est basé sur une moyenne de 100 participants et de 60 tonnes de pellicule plastique.

La MRC de Rouville a opté pour une approche différente (points de dépôt), mais a fini par adopter un mode de collecte similaire à celui de la Haute-Yamaska.

«Comme les quantités de matières récupérées étaient toujours en constante évolution, la MRC a choisi de délaisser la collecte par apport volontaire et de se lancer dans la collecte de porte-à-porte. Le nombre de collectes est par ailleurs passé de neuf, en 2018, à douze cette année, à la grande satisfaction des participants», résume Étienne Rousseau, coordonnateur à la gestion des matières résiduelles à la MRC de Rouville.

Cette pratique a permis de détourner près de 40 tonnes d’enrobage plastique en 2018. «En 2017, le volume des collectes était plus élevé (58 tonnes), mais incluait des matières indésirables comme des cordes, filets, boyaux, chaudières, gants et sacs de semence. Les données de 2018 sont beaucoup plus fiables et n’incluent que des plastiques agricoles», précise M. Rousseau.

Pas moins de 82 producteurs de Rouville ont collaboré aux collectes mensuelles en 2018. Ils sont actuellement 57 à faire de même. La facture annuelle s’élève à près de 50 000 $ et tout est entièrement payé par la MRC qui reçoit une compensation gouvernementale en retour.

Les projets-pilotes réalisés dans les différentes régions du Québec pourraient éventuellement servir à l’élaboration d’un programme de récupération provincial des plastiques agricoles.