Le producteur de porcs F. Ménard reprend ses exportations en Chine

AGRICULTURE. Le directeur général de l’entreprise F. Ménard, Luc Ménard, accueille avec soulagement la réouverture des frontières de la Chine à la viande de porc et de bœuf canadiens.

«Il y avait des rumeurs à ce sujet depuis quelques semaines, mais là, c’est officiel», indique-t-il.

Le producteur de porcs d’Ange-Gardien exporte ses produits en Chine depuis 2014.

«Les Chinois sont de bons clients. Ils achètent surtout les os et les sous-produits du porc (pieds, rognons, estomac, tripes, couenne, etc.), mais commencent également à acheter des produits plus nobles (tête, filets, fesses avec os, etc.)», précise M. Ménard.

Les produits qui ne trouvent pas preneur sont utilisés dans la fabrication de la farine animale.

«Il est difficile de chiffrer la valeur de nos pertes durant les quatre mois de  fermeture du marché chinois aux importations canadiennes. Au manque de revenus s’ajoutent notamment les frais engagés par notre entreprise pour le traitement des sous-produits du porc», explique le DG de F. Ménard.

Ventes à l’international

Si Luc Ménard se réjouit de la reprise des exportations en Chine, mais n’est pas en mesure de se prononcer sur la quantité de viande canadienne dont ce pays pourrait avoir besoin au cours des prochains mois et des prochaines années.

«Selon les dernières données disponibles, les Chinois consomment en moyenne 40 kilos de porc, 15 kilos de bœuf et 15 kilos de poulet par personne chaque année. Il reste à savoir si leurs habitudes de consommation vont rester les mêmes ou changer au fil du temps», indique-t-il.

Ce dernier signale que les entreprises sont par ailleurs à la merci de la conjoncture politique et de l’évolution des relations diplomatiques.

«Moscou a boycotté le porc canadien à l’été 2014 dans la foulée de la crise ukrainienne. Le marché russe est fermé à nos produits depuis ce temps», ajoute le directeur général de F. Ménard, à titre d’exemple.

Il convient de rappeler que l’entreprise d’Ange-Gardien produit 1,1 million de porcs par année et vend ses produits dans plus de 35 pays.

«Le gros de nos exportations est concentré dans une douzaine de pays. Chez les clients de certains autres pays, la demande peut se limiter à un conteneur par année», poursuit M. Ménard.