Travailleurs étrangers saisonniers: les producteurs agricoles d’ici soulagés

AGRICULTURE. Les producteurs agricoles d’ici ont poussé un grand soupir de soulagement en apprenant que le gouvernement Trudeau autoriserait l’entrée au Canada des travailleurs étrangers temporaires.

L’entreprise familiale Potager Gauvin a recours à des ouvriers agricoles du Mexique et du Guatemala depuis une quinzaine d’années.

«Chaque année, on embauche une dizaine de travailleurs étrangers pour une période de six mois. Ils arrivent par petits groupes de quatre, quatre et deux entre la mi-avril et la mi-juin», signale Bruno Gauvin, copropriétaire de la ferme maraîchère d’Ange-Gardien.

Ce sont généralement les mêmes personnes qui reviennent année après année.

«Ils connaissent le travail et font de l’excellent boulot. Ils remplissent des tâches (plantation, travail au champ, cueillette des fruits et légumes, etc.) que la main-d’œuvre locale ne veut pas faire», ajoute M. Gauvin.

Ce dernier laisse entendre que l’absence des ouvriers étrangers aurait causé un tort irréparable à son entreprise tout en privant les Québécois d’un approvisionnement en fruits et légumes du Québec.

«Pour nous, ça aurait été une catastrophe. Je ne sais vraiment pas comment on aurait pu s’en sortir durant la grosse saison. Il y a des travaux que l’on ne peut pas reporter», indique-t-il.

Des travailleurs infatigables

Marie-Paule Messier, copropriétaire de la ferme maraîchère Le Jardin noir, est du même avis.

«Ce n’est pas une bonne nouvelle, c’est une excellente nouvelle», lance-t-elle, en faisant référence à l’autorisation accordée à la main-d’œuvre étrangère de franchir la frontière.

Mme Messier, dont l’entreprise emploie une dizaine d’ouvriers agricoles du Guatemala bon an mal an, n’a que de bons mots à leur endroit et prend soin de souligner leur importante contribution aux succès de l’entreprise.

«Ils sont compétents, en bonne forme physique et capables de travailler très dur dans les champs, au soleil comme sous la pluie. Ils font de longues journées – de 7h30 le matin jusqu’à 7h30, 8h le soir et travaillent même le samedi», résume-t-elle.

Cette année, la ferme maraîchère du rang Séraphine prévoit accueillir deux travailleurs étrangers temporaires en mai, trois à la fin juillet et trois autres en août.

Une période d’isolement

Les producteurs agricoles acceptent de bon cœur la quarantaine préventive imposée aux ouvriers étrangers par les autorités gouvernementales et tiennent à les assurer de leur pleine et entière collaboration.

«La période d’isolement de deux semaines, ça ne nous dérange pas. À leur arrivée au Québec, les quatre premiers travailleurs étrangers vont travailler ensemble sans être en contact avec nous. On va également s’assurer qu’ils restent à la ferme, qu’ils ne sortent pas à l’extérieur de notre propriété», indique Bruno Gauvin.

Marie-Paule Messier abonde dans le même sens.

«Nous allons prendre toutes les précautions nécessaires pour les protéger», affirme-t-elle.

 

MAIN-D’OEUVRE AGRICOLE ÉTRANGÈRE

. 40 000 au Canada

. 16 000 au Québec

. 8 à la ferme Le Jardin noir (Ange-Gardien)

. 10 chez Potager Gauvin (Ange-Gardien)