COVID-19: le Marché Gendreault fait face à la musique

ALIMENTATION. La crise sanitaire de la COVID-19 force les marchés d’alimentation à se réorganiser pour faire face à la menace tout en continuant à desservir leur clientèle. La parole à une marchande-propriétaire de Notre-Dame-de-Stanbridge.

«La nouvelle situation demande beaucoup d’adaptation au niveau de la procédure, de l’accueil des clients et du respect des consignes gouvernementales», reconnaît Kim Gendreault, copropriétaire du Marché Gendreault.

L’entreprise familiale a notamment pris soin d’installer des affiches rappelant les règles de sécurité à observer par la clientèle et le personnel. Des panneaux de plexiglas ont également été installés à la caisse et au comptoir des viandes pour éviter la propagation du virus.

«Nous accordons une attention toute particulière aux paniers de marchandises et aux portes de l’établissement qui sont nettoyées plusieurs fois par jour. La caissière prend également soin de désinfecter la machine Interac entre le passage de chaque client. Et comme on accepte toujours l’argent comptant, il faut se laver les mains régulièrement», indique la petite-fille du fondateur du Marché Gendreault.

Ces opérations exigent du temps, de la patience et forcent les propriétaires à préparer des mélanges de désinfectants jour après jour. La direction est également tenue de remplir des fiches descriptives sur une base quotidienne.

«Des étudiantes viennent tour à tour nous donner un coup de main. Leur contribution équivaut à l’embauche d’une personne à temps plein (40 heures/semaine», ajoute Kim Gendreault.

Cette dernière laisse entendre que la clientèle collabore bien et respecte de façon générale les exigences et recommandations gouvernementales (deux mètres d’écart entre chaque client, une seule personne par famille dans le magasin, etc.).

On voit régulièrement des gens changer d’allée quand une autre personne s’y présente», poursuit-elle.

Service de livraison

Le Marché Gendreault doit composer avec une affluence hors de l’ordinaire, tout spécialement depuis la fermeture des établissements commerciaux et des entreprises manufacturières non essentielles décrétée par le gouvernement du Québec.

«Le lundi 23 mars, date de cette annonce par le premier ministre Legault, a été notre journée la plus achalandée à ce jour», signale la marchande-propriétaire.

L’entreprise familiale a par ailleurs dû mettre au point un service de livraison en un temps record et livre actuellement de 10 à 17 commandes par jour.

«Comme nous en faisions très peu auparavant, on est quasiment parti à zéro. C’est beaucoup pour un petit commerce comme le nôtre», admet Mme Gendreault.

Les clients passent leur commande avant midi et reçoivent leur panier d’alimentation au cours de la journée, à moins d’exception.

«Les gens payent leur facture avant livraison par carte de crédit ou virement Interac. Le livreur n’a donc qu’à déposer la boîte sur le seuil de porte des clients. Il n’a pas de contact direct avec la clientèle», explique notre interlocutrice.

Si le supermarché AXEP de Notre-Dame se contentait jusqu’à tout récemment d’une seule grosse livraison de denrées par semaine, il a dû recourir aux services d’un deuxième fournisseur pour répondre à la hausse de la demande.

«Les articles de base– sucre, farine, levure – sont particulièrement en demande par les temps qui courent, car les gens ont davantage de temps pour cuisiner. Le problème, c’est qu’on ne reçoit pas toujours la totalité des articles qu’on a commandé. On a notamment manqué d’œufs et de pains, mais ça se replace», précise Kim Gendreault.

La commerçante ajoute que le personnel tient le coup malgré la charge de travail accrue et que les employés se motivent les uns les autres. Elle rappelle que la modification de l’horaire des supermarchés (fermeture une heure plus tôt) a permis de donner un peu de répit aux petites entreprises.