2,23 % de la population adulte du Québec aurait contracté la COVID-19

SANTÉ. Une étude de séroprévalence des donneurs de sang réalisée par Héma-Québec en collaboration avec l’Institut national de santé publique démontre que 2,23% des adultes québécois auraient été infectés par le virus de la COVID-19.

L’étude, qui porte sur un échantillon de 7 691 personnes âgées de 18 à 69 ans ayant fait un don de sang entre le 25 mai et le 9 juillet, avait pour objectif d’estimer la proportion de personnes qui ont contracté le virus au Québec.

Sur la base des résultats, l’étude permet d’extrapoler qu’environ 124 880 personnes du groupe d’âge en question auraient contracté le virus depuis le début de la pandémie. Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, qui a commandité la recherche, rapportait environ 37 000 cas pour la tranche d’âge de 20 à 69 ans pour la même période.

C’est dans les régions de Montréal et de Laval que les taux les plus élevés ont été observés, à 3,05%. L’étude montre également que la Mauricie-Centre-du Québec, qui avait un taux de COVID-19 rapporté trois fois moins élevé qu’à Montréal ou Laval, avait néanmoins une séroprévalence quasi identique de 2,96%. Quant au reste du Québec (à l’exclusion de Montréal et sa région), la séroprévalence s’y est avérée beaucoup moins élevée pour s’établir à 1,29%.

Afin d’avoir un bon reflet de la proportion de la population du Québec ayant développé des anticorps contre le virus de la COVID-19, les participants à l’étude ont été prélevés dans 12 des 18 régions sociosanitaires. Pour les 6 autres régions, elles ne sont pas inclues car il n’y a pas eu de collecte de sang durant la période de recrutement. Les donneurs de sang ont constitué de la sorte un groupe représentatif de la population générale. Héma-Québec avait la capacité de réaliser une telle étude, du fait qu’elle prélève déjà systématiquement des échantillons de sang sur chaque don de sang et dispose de laboratoires et de l’expertise pour réaliser ces tests.

Notons que les 173 donneurs chez qui ont été détectés des anticorps seront contactés afin de documenter leurs symptômes, ainsi que la source possible de l’infection. Un nombre équivalent de donneurs pour qui le résultat du test se sera avéré négatif, seront aussi questionnés. Cette démarche permettra d’estimer la proportion de personnes infectées qui sont demeurées asymptomatiques.

Enfin, afin de poursuivre la surveillance de l’évolution de la COVID-19 dans la population québécoise, l’étude pourra être répétée à intervalle régulier jusqu’à la fin de la pandémie.