Internet haute vitesse: une rencontre prometteuse, mais les résultats doivent arriver, selon la MRC de Brome-Missisquoi

INTERNET. Des représentants de Bell, d’Hydro-Québec, d’IHR Télécom, des bureaux des deux députées provinciale et fédérale ainsi que de la MRC de Brome-Missisquoi se sont rencontrés afin de faire le point sur l’arrivée de la fibre optique dans la région. Une rencontre prometteuse selon le directeur général de la MRC, Robert Desmarais, mais l’impatience se fait sentir alors que le projet semble avancer à pas de tortue depuis qu’il a été annoncé il y a de cela trois ans.

«On veut être capable de donner l’information aux gens parce qu’ils sont frustrés, impatients parce qu’on leur a dit en 2017, en 2018, que ça s’en vient, et en 2020, ils ne l’ont pas encore, a déploré M. Desmarais. Ça a été lancé en 2017. Les deux gouvernements sont venus chez nous pour dire qu’on avait l’argent et qu’on allait pouvoir brancher 8 000 foyers. Là, on est rendus en 2020, et il y a 20 % du territoire qui est fait.»

La rencontre s’est tenue dans le bureau de la députée fédérale de Brome–Missisquoi, Lyne Bessette.

«C’est un comité qui avait commencé à se rencontrer durant l’été, mais [le 18 août], c’était une rencontre avec tous les intervenants, incluant Bell, a indiqué M. Desmarais. Le but, c’était de faire le point sur l’état du dossier et de voir pourquoi ça bloquait, pourquoi ça retardait, pourquoi c’était aussi long d’avoir les permis pour les poteaux. On sent que le dossier veut débloquer. Le nouveau directeur de IHR Télécom, Benoit Lanciault, nous a dit qu’il y avait maintenant les autorisations pour 7 000 poteaux de Bell. Évidemment, il en reste encore 18 000 à obtenir. Dans ces 7 000 poteaux-là, il y a à peu près 80 poteaux qui doivent faire l’objet de travaux.»

C’est d’ailleurs les multiples réparations qui doivent se faire sur certains poteaux qui ralentissent tout le processus, explique le directeur général de la MRC.

«Ce qui ralentit beaucoup les choses, c’est quand qu’on frappe un poteau qui a besoin de réparations, là c’est long. Hydro et Bell s’obstinent, il y a des délais, ils se renvoient la balle et ça peut prendre six, dix, douze, dix-huit mois avant qu’un dossier se règle. Ce qui a été dit durant la rencontre, c’est qu’il faut trouver une façon de réduire considérablement les délais pour que ça avance. On va faire un suivi serré pour ne pas se faire rouler dans la farine par Bell et par Hydro qui nous diraient qu’ils sont fins, qu’ils sont bons et qu’ils accélèrent le processus.»

Une section de la MRC est déjà branchée à la fibre optique, soit dans le secteur du pôle de Bedford.

L’impatience se fait sentir

Les dirigeants de la MRC sont catégoriques : ils veulent que des résultats concrets arrivent.

«Ça s’est bien passé en théorie, mais en pratique, je ne sais pas ce que ça va donner, a affirmé le maire de Dunham, Pierre Janecek. Ça va toujours bien une rencontre. Tout le monde est pour la vertu, ça va toujours bien, mais quand on arrive pour le faire, il y a tout le temps du sable dans l’engrenage. On va vivre avec ça et espérer que ça aille pour le mieux.»

Un des objectifs de la rencontre était d’ailleurs de s’assurer que l’information soit bien transmise et qu’elle soit fiable.

«On a mis beaucoup d’emphase pendant la rencontre avec Bell qu’on était tannés d’avoir de la bouille pour les chats, véritablement, a relaté le maire de Bolton-Ouest, Jacques Drolet. Ce qui est une bonne chose, c’est que les ingénieurs de Bell ou d’Hydro, celui qui rendra la décision en premier, l’autre va l’accepter, ce qui n’était pas le cas auparavant. Ça retardait l’émission des permis d’un autre 90 ou 120 jours. L’autre point sur lequel on s’est entendus, Bell, Hydro, la MRC et les deux représentants des deux gouvernements, c’est qu’un communiqué sera publié justement pour donner l’heure juste à nos citoyens.»

«Il faut accélérer les travaux et être capable de réviser le calendrier et dire aux gens quand ils pourront être branchés sur internet haute vitesse, a ajouté Robert Desmarais. La question qu’on a de la part des citoyens, c’est : ‘’Moi, je vais l’avoir quand chez nous.’’»Janecek note lui également qu’il se fait poser la question régulièrement par les citoyens de sa municipalité

«Je me le fais dire tous les mois, a-t-il déclaré. La dernière fois qu’on a fait une assemblée publique, il y avait huit personnes et les huit nous ont parlé d’internet. Ils veulent l’avoir. Maintenant, avec la COVID, ça a tout changé le mode de vie. Il y a beaucoup de monde dans notre municipalité et dans toutes les municipalités de Brome-Missisquoi qui travaillent de la maison. Ça leur prend internet haute vitesse.»

Solutions sur la table

La MRC souhaite que tous les intervenants soient en mesure de donner un échéancier clair et que les délais puissent être réduits au maximum.

«On a demandé un engagement de la part de Bell, d’Hydro et de IHR pour réviser le calendrier et qu’on puisse réduire les délais pour les permis afin d’être capable de dire aux gens, par exemple, vers telle date, Bolton-Ouest, Sutton, Dunham, Bromont, Brigham vont être desservis», a souligné Robert Desmarais

Le ministre [de l’Économie, Pierre] Fitzgibbon, a mis sur pied un comité avec certains télécommunicateurs, dont Bell, et Hydro-Québec concernant l’internet haute vitesse.

«Ils vont prendre des engagements pour alléger les normes communes, les problèmes des délais, c’est qu’ils ont des normes à suivre, a indiqué M. Desmarais. Quand l’ancrage, le hauban, le poteau, etc., est pas tout à fait parfait, ils ont des normes tellement élevées que ça fait en sorte qu’il y a des délais énormes avant que les réparations soient faites. Ils veulent alléger ces exigences-là pour permettre l’installation de la fibre, si le poteau est quand même sécuritaire, et de réparer plus tard, au lieu de l’inverse.»

Une autre rencontre entre Bell, Hydro-Québec, IHR Télécom, les deux bureaux de députés et des représentants de la MRC est prévue pour septembre.