La châtaigne d’eau en perte de vitesse sur la rivière Yamaska

ENVIRONNEMENT. Les efforts d’éradication de la châtaigne d’eau; cette plante envahissante, consentis par le Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes (CQEEE) et l’Organisme du bassin versant de la Yamaska (OBVY) portent fruit. En seulement quelques semaines, pas moins de 10 mètres cubes de cette herbe accaparante ont été retirés des eaux cet été comparativement à 41,7 mètres cubes, l’an dernier.

«Nous avons été un peu surpris de constater une réduction de près de 75 % de la matière végétale retirée de la rivière Yamaska par rapport à l’an dernier. C’est assez encourageant en matière de lutte aux espèces exotiques envahissantes. Nous ne réussissons pas toujours à accomplir un progrès aussi franc dans la lutte contre les espèces envahissantes», a exprimé, par voie de communiqué, Jean Fecteau, responsable de l’opération pour l’OBVY.

Réalisée du 6 juillet au 4 septembre dernier, l’opération d’éradication s’est tenue sur une distance de 175 km sur les rivières Yamaska (de Saint-Damase jusqu’à l’embouchure du lac Saint-Pierre) et Noire (jusqu’au barrage de la municipalité de Saint-Pie).  Au final, pour la saison 2020, c’est  une superficie de 1675 km2  qui a été couverte par les techniciens en environnement des deux organisations impliquées dans le projet.

Par ailleurs, l’OBVY et le CQEEE ont étendu leur session de détection cet été pour détecter la châtaigne d’eau en amont des rivières Yamaska et Noire dans le secteur des municipalités de Farnham et de Sainte-Cécile-Milton. Une évaluation primaire des lieux afin de valider la pertinence de mener des opérations du même genre dans d’autres zones du bassin versant, fait-on savoir du côté des deux organisations environnementales.

«Il faut poursuivre sur cette lancée. Le travail est cependant loin d’être terminé considérant la nature tenace de l’espèce, mais nous croyons que les techniques utilisées et l’arrachage systématique font leurs preuves. Affaiblir les colonies de cette plante année après année permet de réduire la quantité de noix, c’est-à-dire des fruits susceptibles de produire de nouveaux plants l’année suivante», explique M. Fecteau.

Décelée en 2018 sur la Yamaska, la châtaigne d’eau s’en prend aux espèces indigènes notamment en créant un épais tapis de végétation à la surface de l’eau. Outre le fait qu’elle empêche les plantes indigènes de croître et modifie l’habitat faunique, cette plante envahissante est parfois en cause lors d’épisodes de poissons morts.

«On est chanceux que la châtaigne d’eau ait été trouvée relativement tôt après son introduction dans la rivière Yamaska. Cela a pu nous permettre d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard», mentionne Philippe Pelletier, du CQEEE.