Des citoyens donnent du fil à retordre aux officiers de santé de l’Estrie

SANTÉ. Par méfiance ou résistance, certaines personnes rendent la tâche plus difficile auprès des officiers de santé publique en quête de réponses lors des nombreuses enquêtes épidémiologiques . Se montrant rassurant, le Dr Alain Poirier, directeur de la Santé publique en Estrie, souhaite distancier le rôle des policiers qui appliquent les directives émises par le gouvernement par rapport au rôle des officiers de santé publique. 

Depuis quelques semaines, les cas de COVID-19 ainsi que les hospitalisations ont bondi sur le territoire. Plus que jamais, les officiers de santé tentent de résoudre les liens de contagions transmises dans les communautés, en particulier durant la période des Fêtes. Par crainte de représailles, certaines personnes ayant reçu un test positif à la COVID-19 compliqueraient le travail de ces officiers en ne disant pas toujours la vérité. Une mauvaise idée, selon le Dr Poirier. «Lorsque l’on déclare une maladie comme le coronavirus, c’est un pouvoir particulier pour la santé publique d’aller vous interroger pour protéger les autres et pas pour vous dénoncer.  Si on a besoin durant l’enquête de découvrir vos contacts pour les aviser, ce n’est jamais au grand jamais pour dénoncer pour que vous receviez une amende».

Comme le Dr Poirier l’a répété à maintes reprises lors de la conférence de presse du 7 janvier dernier, les policiers et officiers de santé ne travaillent pas de pair pour donner des constats d’infraction. «Les policiers font un travail important en amont. C’est leur travail, lorsque des événements arrivent, de vous encourager et parfois vous sanctionner si vous ne respectez pas les comportements. Ce n’est pas le travail de la santé publique de faire ça sinon, on perdrait toute crédibilité. Ce pouvoir d’enquête que la loi nous donne est tout simplement pour protéger la population et non pas pour lui donner des coups de marteau sur la tête», précise-t-il.

Un appel à la collaboration

Encore une fois, le médecin fait appel à la collaboration de tout un chacun afin de réduire la propagation du virus lors des enquêtes épidémiologiques.

«Durant l’enquête, on s’attend à une collaboration et il faut que vous sachiez qu’il n’y a aucun risque à expliquer ce qui s’est passé pour essayer de comprendre la situation. Notre outil de diagnostic est d’essayer de comprendre où notre équipe peut pallier à ces lacunes. Si on veut protéger la population, il faut établir une collaboration», affirme le Dr Poirier.

Entre temps, le meilleur remède, selon le patron de la Santé publique en Estrie, est de respecter les consignes sanitaires émises par la santé publique et de s’isoler en cas de symptômes.