Les élus souhaitent connaître les plans du CP pour le tronçon Farnham – Saint-Hyacinthe

TRANSPORT. Emboîtant le pas aux MRC de Rouville et des Maskoutains, les municipalités de Farnham et d’Ange-Gardien ont adopté une résolution, à deux semaines d’intervalle, demandant aux administrateurs du Canadien Pacifique (CP) de leur faire part de leurs intentions au sujet du tronçon de la voie ferrée connu sous le nom de subdivision Saint-Guillaume.

Le tronçon Farnham – Sainte-Rosalie a connu ses heures de gloire au siècle dernier, avant que le transport par camion ne gruge une importante part de marché du transport ferroviaire. Dans les bonnes années, la subdivision Saint-Guillaume était utilisée tous les jours.

L’état de cette emprise ferroviaire s’est cependant dégradé de façon importante au fil des ans en raison d’un manque d’entretien tant et si bien que sa mise à niveau coûterait une petite fortune.

Coûts vs bénéfices

Selon une étude réalisée voilà une dizaine d’années pour le compte de l’ancienne compagnie ferroviaire Montréal, Maine & Atlantique (MMA), la remise en état de la subdivision Saint-Guillaume aurait nécessité des investissements supérieurs à 2,5 M$. Il faut ajouter que le coût de remplacement des sept ponts desservant cette partie de ligne n’était pas inclus dans cette évaluation.

Le volume d’affaires et le potentiel de développement de ce tronçon ne justifiant pas des investissements d’une telle ampleur, les anciens propriétaires avaient décidé d’abandonner son exploitation à l’été 2012.

Il faut aussi préciser que la subdivision Saint-Guillaume n’était plus en mesure d’accueillir des wagons-citernes transportant des produits inflammables et autres matières dangereuses en raison de son mauvais état.

L’ancien réseau ferroviaire de la compagnie MMA a été racheté par le CP en 2020, mais les nouveaux propriétaires n’ont toujours pas statué sur le sort du tronçon d’une longueur de 42,5 km reliant Farnham et Saint-Hyacinthe.

Offre de collaboration

Les MRC de Rouville et des Maskoutains ont entrepris des démarches exploratoires récemment afin d’en savoir un peu plus sur les intentions du CP à l’égard de l’emprise ferroviaire concernée.

Dans leur résolution respective, les deux MRC se disent prêtes à collaborer à la recherche, d’une part, de solutions pouvant répondre aux problématiques actuelles, et, d’autre part, d’avenues éventuelles pour des usages récréotouristiques et sportifs au bénéfice de la population.

«La résolution du conseil municipal d’Ange-Gardien a précisément pour but d’appuyer les deux MRC dans leurs démarches auprès du CP», précise le maire Yvan Pinsonneault.

Ce dernier reconnaît que le chemin de fer a toujours été un moyen de transport prisé des entreprises de la région, mais prend soin d’ajouter que les anciens clients de la compagnie ferroviaire (F. Ménard, Meunerie Côté & Paquette, Bunge Canada, etc.) ont dû modifier leurs habitudes et se rabattre sur le transport routier – pour une partie ou pour l’ensemble de leurs activités – à la suite de l’abandon de la subdivision Saint-Guillaume.

«Il n’y a pas d’opportunités pour une éventuelle reprise du transport ferroviaire entre Farnham et Saint-Hyacinthe», affirme-t-il.

M. Pinsonneault signale par ailleurs que les municipalités desservies par cet ancien tronçon ont dû multiplier les pressions au fil des an afin que la compagnie ferroviaire entretienne les abords du chemin de fer d’une façon plus assidue.

«Les hautes herbes dans le secteurs urbains de Farnham, Ange-Gardien et Saint-Hyacinthe sont rapidement devenues une nuisance», explique-t-il.

Changement de vocation

Les élus de Farnham et d’Ange-Gardien verraient d’un bon œil la conversion de la subdivision Saint-Guillaume en piste cyclable.

«La réalisation d’un tel projet permettrait d’établir un lien entre la Montérégiade et le réseau cyclable de Saint-Hyacinthe qui se retrouve présentement isolé», indique le maire Pinsonneault.

Ce dernier ajoute que les municipalités n’ont pas l’autorité nécessaire pour entreprendre des négociations avec le CP et doivent s’en remettre à la bonne volonté du gouvernement du Québec.

«C’est le ministère des Transports qui peut devenir propriétaire de l’ancienne voie ferrée et non les municipalités», indique-t-il.