Un nouveau vignoble en voie d’implantation à Saint-Armand

VITICULTURE. Un couple d’amateurs de vin montréalais a choisi de s’établir dans Brome-Missisquoi et de se lancer dans la culture du raisin. Le vignoble Domaine de la vallée des pucelles devrait être en production d’ici trois ans.

Pierre-Alexandre Poirier et Marianne-Coquelicot Mercier, deux designers de formation diplômés de l’Université de Montréal, ont opté pour une terre agricole en friche de Saint-Armand afin d’y réaliser leur rêve. Le site a été exploité par les trois frères Pfister entre 1998 et 2005. Ces derniers, nous dit-on, y cultivaient le raisin dans un but de revente.

«À l’époque, il devait y avoir plus d’un millier de vignes à cet endroit, mais il n’en subsiste que de rares traces. Je n’ai retrouvé que quelques plants en très mauvais état», signale M. Poirier.

Après avoir pris possession du site en décembre dernier, le couple Poirier-Mercier a profité du printemps pour défricher une première parcelle de terre, travailler le sol et en améliorer le drainage avant d’y semer un mélange de sarrasin et d’avoine qui servira d’engrais vert.

Les trois dernières fins de semaine ont par ailleurs été consacrées à la plantation de 6500 plants de vigne sur une superficie d’un hectare. Une deuxième plantation de même envergure est prévue pour l’an prochain.

«Nous avons pu compter sur la précieuse collaboration d’une dizaine de voisins lors de la plantation. Une aide appréciée !», précise M. Poirier.

Cépages rustiques

Les propriétaires du Domaine de la vallée des pucelles ont opté pour des cépages hybrides résistants au climat nordique.

«Nous avons notamment planté des variétés conventionnelles et d’autres un peu plus ésotériques (Prairie Star, Adalmiina, Saint-Pépin, Chenibec, Juneaudor, Roland, Gewürztraminer rj)», ajoute notre interlocuteur.

Afin de garantir le succès de l’opération, le couple Poirier-Mercier a pris soin de bien se renseigner. Ces derniers ont également pu compter sur les conseils et le support de Louise Dupuis et Christian Barthomeuf, propriétaires du Clos Saragnat (Frelighsburg), de Véronique Hupin et Michael Marler, du vignoble Les Pervenches (Farnham), de Sophie Bélair-Hamel et Frédéric Ouellet-Lacroix, du vignoble Les Sœurs Racines (Saint-Ignace-de-Stanbridge) et de certains autres viticulteurs.

«J’avais séjourné deux semaines au Clos Saragnat, en 2015, à notre retour de Boston. J’ai gardé contact avec les propriétaires et je leur rends visite chaque année», signale M. Poirier.

 Des projets

Les viticulteurs en herbe font présentement la navette entre Montréal et Saint-Armand sur une base régulière. Ils viennent toutefois d’acheter une maison à Philipsburg, à moins de cinq kilomètres du vignoble, et comptent s’y établir avec leurs deux enfants en 2022.

«Pour l’instant, le vignoble ne requiert pas beaucoup de soins. On laisse pousser les plants et on les arrose. Il a fait très chaud en juillet et les vignes ont souffert de cette chaleur. La pluie des derniers jours va aider», résume M. Poirier.

Les chevreuils de la région ont également manifesté beaucoup d’intérêt pour les jeunes plants de vigne. Les propriétaires du vignoble n’auront donc pas d’autre choix que de clôturer leur nouveau domaine.

«Les chevreuils étaient là bien avant notre arrivée. C’est nous qui empiétons sur leurs terres et non l’inverse», reconnaît M. Poirier.