40 pertes d’emploi à Farnham

Une quarantaine de civils travaillant à la Garnison de Farnham pour le compte de la firme Calian se retrouveront au chômage le 28 mars prochain. Les employés ont appris la mauvaise nouvelle à la fin janvier, soit deux mois avant la fin du sous-contrat de service liant l’entreprise ontarienne à l’armée canadienne.

«Ces employés jouaient un rôle de figurants lors des exercices au centre d’entraînement de Farnham. La Défense nationale a décidé de confier cette tâche à des militaires, plutôt qu’à des civils. Ces mises à pied nous attristent, mais nous allons tout faire pour venir en aide aux personnes touchées par cette situation. Calian va notamment envoyer des experts en recrutement à Farnham pour les aider à mettre à jour leur curriculum vitae et à se familiariser davantage avec les techniques d’entrevue», signale Jacqueline Gauthier, chef de la direction financière chez Calian.

Les employés concernés seraient tous âgés entre 20 et 60 ans et la plupart d’entre eux habiteraient Farnham ou la région immédiate (Bedford, Granby, etc), nous a révélé une source qui préfère conserver l’anonymat. Certains d’entre eux prendront leur retraite alors que les autres devront se mettre à la recherche d’un nouvel emploi.

Le contrat national de la firme Calian avec l’armée canadienne a été renouvelé, mais le sous-contrat de Farnham échappe à la compagnie ontarienne.

Calian se spécialise dans le recrutement et la gestion de programmes (formation, nouvelles technologies, soins de la santé, opérations et entretien, etc.). L’entreprise compte environ 2 400 employés.

Mises en situation

L’École de leadership et de recrues des Forces canadiennes (ELRFC), basée à Saint-Jean-sur-Richelieu, a mis sur pied le peloton Figurants, effets et démonstration (FED) à l’été 2005 dans le but de rehausser le réalisme de l’entraînement des recrues et des élèves-officiers.

«À l’origine, le peloton FED était composé de militaires. À l’automne 2007, ce service a été sous-traité aux commissionnaires, et ce, jusqu’à la fin de 2009. En 2010, le contrat a été octroyé à la firme Calian», résume Andrée-Anne Poulin, coordonnatrice des affaires publiques à l’ELRFC.

En plus d’assurer la formation des élèves-officiers, l’École offre l’entraînement de base aux recrues des trois unités des Forces canadiennes, soit la marine, l’aviation et l’armée de terre. Tout militaire doit compléter cet entraînement avant de recevoir une formation plus spécialisée (apprentissage d’un métier).

«Il n’y a pas encore si longtemps, les garnisons de Saint-Jean et de Farnham accueillaient chaque année entre 6 000 et 7 000 recrues et élèves-officiers de partout au Canada. Ce nombre a beaucoup diminué et ne dépasse guère 3 600 aujourd’hui», ajoute Mme Poulin.

Partage des responsabilités

La Garnison de Saint-Jean dispense la formation théorique et une partie de la formation pratique (drille, maniement d’armes, premiers soins, etc.) alors que la Garnison de Farnham offre l’entrainement de campagne (exercices de tir, contrôles routiers, protection de la force, installation d’un campement, cuisson des aliments, etc.).

«La plus grosse partie de l’entraînement de base (douze semaines) se donne à Saint-Jean et la dernière partie (trois semaines) à Farnham. L’avant-dernière semaine de formation prend la forme de mises en situation, où les recrues et élèves-officiers demeurent sur le qui-vive 24 heures sur 24. Ces simulations, au cours desquelles les membres du peloton FED jouent divers rôles de figuration (blessés, réfugiés, assaillants, rebelles, journalistes, etc.), permettent de parfaire la formation des participants et d’évaluer leurs réactions en situation de stress», explique la coordonnatrice des affaires publiques.

Le rôle des figurants sera assumé par le personnel militaire de l’ELRFC à compter de la fin mars.