AQANU Granby réitère son engagement envers les coops paysannes d’Haïti

ESPOIR – À l’occasion du cinquième anniversaire du séisme en Haïti, AQANU Granby et région réitère son engagement à soutenir le développement économique durable dans ce pays d’Amérique latine en contribuant à la relance de la culture du café, de concert avec la coopérative de solidarité nOula.

«La pauvreté est un problème économique et ça prend des solutions économiques pour faire du développement et aider les gens à sortir du cercle de la charité», indique Pierre Boisclair, président de cet organisme communautaire local voué à l’avancement des Nations unies.

Haïti, prend soin de rappeler M. Boisclair, produisait son propre riz et en exportait à l’étranger jusqu’en 1986. En quelques années, cette filière a été complètement anéantie par le dumping massif de riz américain dans le pays. Ce phénomène a causé la ruine de milliers de paysans qui ont dû s’exiler ou émigrer en ville après avoir perdu leur revenu principal.

«Aujourd’hui, la filière café est menacée à son tour, mais il n’est pas trop tard pour agir. La coop nOula, le HHTARG (diaspora nord-américaine) et plusieurs autres partenaires d’Haïti et d’ailleurs ont mis en place un modèle d’affaires qui rend le café haïtien disponible au Québec, dans tout le Canada et aux États-Unis», signale M. Boisclair.

La coop nOula, fondée au Québec en 2008, importe le café d’Haïti et en fait la torréfaction, à Chicoutimi, avant de l’acheminer aux divers organismes partenaires.

«AQANU Granby et région achète de 100 à 150 livres de café par mois, puis s’occupe de le moudre, de l’ensacher et de le distribuer. Notre organisme peut actuellement compter sur une centaine de clients, mais souhaite en recruter davantage», précise M. Boisclair.

Le président d’AQANU Granby signale que les acheteurs de café haïtien ne payent pas leur produit plus cher qu’ailleurs, mais contribuent en revanche à la reforestation des plantations haïtiennes et au soutien des coopératives paysannes.

«Il suffit de 2 500 familles québécoises, consommant une livre de café par mois, pour payer un conteneur de café.  Chaque conteneur importé permet aux producteurs de toucher des revenus importants (100 000 $) et de financer la plantation de 50 000 nouveaux arbres pour reboiser le pays et développer la production. Cet argent est injecté directement dans l’économie rurale et l’agriculture familiale haïtienne», explique M. Boisclair.

En plus de ses clients réguliers, AQANU Granby et région peut notamment compter sur la collaboration de quelques précieux partenaires. C’est notamment le cas de Carline Louis-Charles et Dominic Roy, un couple de producteurs maraîchers de Saint-Paul-d’Abbotsford qui vend du café équitable à son kiosque ou de Patrick Jasmin, un travailleur d’usine de Granby qui multiplie les démarches dans son milieu de travail pour recruter de nouveaux acheteurs de café haïtien.

«AQANU Granby soutient également la Plateforme nationale des producteurs de café d’Haïti (PNPCH) pour aider ce mouvement à se faire entendre par le gouvernement haïtien et convaincre les autorités de ce pays de supporter la création de coopératives», ajoute M. Boisclair.

Les lecteurs désirant en apprendre davantage sur la filière café sont invités à venir entendre Stéphanie Duval, une étudiante en développement international (maîtrise à l’UQTR) qui siège au conseil d’administration de nOula et Samuel Roy-Arseneau, un étudiant en communication de l’UQAM qui a fait un stage dans une coopérative caféière de Papaye, en Haïti. Ces derniers prendront la parole, dans le cadre du dîner annuel haïtien de l’AQANU Granby, le 1er février prochain, au sous-sol de l’église Notre-Dame, 270 rue Principale, à Granby. Le coût d’entrée est de 40 $, mais donne droit à un reçu d’impôt de 20 $.

On peut se procurer des billets pour le dîner – ou du café haïtien – auprès de Pierre Boisclair, au 450-266-1031 ou Germain Touchette, au 450-375-4467.