Autoroute 35: ajout d’un tronçon de 9 km entre Saint-Sébastien et Saint-Armand

TRANSPORT. Le projet de parachèvement de l’autoroute 35 franchit une nouvelle étape avec un engagement ferme de 82 M$ du gouvernement fédéral pour la réalisation de la phase 3 de cette voie rapide qui permettra de rouler de Montréal à la frontière américaine sans aucun feu de circulation.

Les ministres Marc Garneau (Transports) et François Philippe-Champagne (Infrastructure et Collectivités) en ont fait l’annonce, ce matin à Pike River, en présence de Joe Flint (secrétaire aux Transports du Vermont), des députés Denis Paradis (Brome-Missisquoi) et Jean Rioux (Saint-Jean).

Ottawa avait déjà contribué à la réalisation des phases 1 et 2 de ce même corridor autoroutier avec une aide financière de 44 M$.

Le ministre provincial Christian Dubé (Conseil du trésor) signale que le gouvernement du Québec payera la différence. Il refuse toutefois d’avancer le moindre montant pour ne pas interférer avec le processus d’appel d’offres.

«Le dossier d’affaires sera complété cet automne et les appels d’offres suivront rapidement», indique-t-il.

Ce dernier évite également de s’aventurer sur le montant total de la facture.

Un lien «névralgique»

La troisième phase du projet prévoit la construction d’un segment d’autoroute de 8,9 km entre l’échangeur de la route 133 à Saint-Sébastien et l’échangeur situé au nord de Saint-Armand. Ce tronçon comprendra deux voies par direction sur deux chaussées séparées.

Une quatrième et dernière phase de 4,5 km permettra éventuellement de finaliser le projet et d’établir un lien direct entre l’autoroute 35 et l’Interstate 89.

«Voilà plus de 50 ans que le Canada s’est engagé envers les États-Unis à aménager l’autoroute 35. Les terres devant servir à la réalisation du projet sont expropriées depuis tout aussi longtemps», signale le député fédéral de Brome-Missisquoi.

Ce dernier prend également soin de rappeler que les députés de la région font pression auprès de leur gouvernement respectif depuis nombre d’années pour que le projet soit mené à terme.

«Il ne faut pas oublier que le poste frontalier de Saint-Armand est le deuxième plus achalandé au Québec», ajoute M. Paradis.

Le ministre Garneau rappelle que l’autoroute 35 est une artère névralgique qui accueille des dizaines de milliers de camions jour après jour.

«Le prolongement de cette voie rapide va contribuer à désengorger les petites localités aux prises avec le trafic lourd», précise-t-il.

Le ministre Champagne insiste pour sa part sur les liens qui unissent le Québec et ses voisins du sud.

«La Nouvelle-Angleterre est la région avec laquelle le Québec a le plus de relations», indique-t-il.

Réactions des maires

Le maire de Bedford, Yves Lévesque, estime que le parachèvement de l’autoroute va stimuler l’implantation de nouvelles entreprises dans le parc industriel régional et favoriser l’arrivée de nouvelles familles.

«On accueille déjà beaucoup de résidants de la Rive-Sud , mais avec la 35, la couronne va se rapprocher de nous encore davantage. Chez nous, le prix des maisons est de 15 % à 20 % inférieur à celui des grands centres. Ça donne la chance aux familles de s’établir ou de se bâtir à meilleur marché tout en ayant de plus grands terrains», signale M. Lévesque.

Le maire de Stanbridge Station, Gilles Rioux, se dit heureux de constater que les gouvernements fédéral et provincial sont au même diapason en ce qui concerne le développement des infrastructures routières.

«Je trouve cependant désagréable que les investissements annoncés n’incluent pas la phase 4. S’il y avait nécessité de relier Saint-Jean-sur-Richelieu à Saint-Sébastien, il est tout aussi important de prolonger l’autoroute jusqu’à la frontière», avance-t-il.

Le maire Lévesque partage le même avis à ce sujet.

«Pourquoi réinvestir si on ne termine pas le chantier ?», se demande-t-il.

Le maire de Notre-Dame-de-Stanbridge, Daniel Tétreault, reconnaît que l’annonce de lundi constitue une bonne nouvelle pour le Québec, mais craint une diminution de l’achalandage dans les petits commerces avec la déviation du trafic hors des petites municipalités.

«Ça va favoriser les grandes entreprises et aider à attirer de nouvelles industries dans le parc régional de Bedford», indique-t-il.