«Avec l’indication géographique protégée, les vignerons d’ici passent à une étape supérieure» – C.H. de Coussergues

VITICULTURE. Le copropriétaire du vignoble de L’Orpailleur, Charles-Henri de Coussergues, affirme que l’annonce du gouvernement Legault prend un peu tout le monde par surprise, même si l’industrie réclame la mise en place d’un système d’indication géographique protégée (IGP) depuis nombres d’années.

«Les derniers mois ont été chaotiques et parsemés de plusieurs points d’interrogation. Le Parti libéral avait promis que l’entente au sujet de l’lGP serait signée durant la campagne électorale, mais ça n’a pas pu se faire. On s’attendait à de nouveaux délais avec le changement de gouvernement, mais voilà que le nouveau ministre André Lamontagne en fait l’annonce quelques semaines à peine après son entrée en fonction», explique-t-il.

M. de Coussergues rappelle que l’IGP constitue l’aboutissement d’une longue démarche initiée en 2008 par l’Association des vignerons du Québec et qui avait donné lieu, l’année suivante, à la certification «Vins du Québec».

«Avec l’IGP, on passe à une étape supérieure. Ça place le Québec au même niveau que l’Ontario, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse – qui disposent d’une appellation en cadrée par la loi – et nous permet d’entrer sur l’échiquier mondial, car beaucoup de pays producteurs de vin disposent déjà d’une IGP», précise-t-il.

Le copropriétaire de l’Orpailleur insiste pour dire que l’IGP est une marque de reconnaissance de première importance, car elle garantit que les vins certifiés sont 100 % québécois, répondent aux exigences du cahier de charge et ont passé avec succès les tests de dégustation à l’aveugle.

À court terme, ce dernier s’attend à ce que de 30 à 35 producteurs de vin d’ici entreprennent les démarches requises pour l’obtention de l’IGP.

«Comme les acheteurs demandent de plus en plus de sceaux de qualité, les producteurs qui vendent à l’extérieur de leur vignoble (SAQ, restaurants, etc.) auront tout intérêt à se prévaloir de cet outil, même si ça demande beaucoup de rigueur et de discipline de leur part», ajoute-t-il.

M. de Coussergues s’attend également à ce que la SAQ accorde une belle visibilité aux vins certifiés du Québec, comme elle le fait déjà avec les vins d’origine contrôlée de l’étranger.

Le vigneron de Dunham croit par ailleurs que le développement d’IGP régionales devrait suivre d’ici quatre ou cinq ans.

«On pourrait très bien développer une IGP Brome-Missisquoi en fonction des caractéristiques du sol et du climat d’ici», explique-t-il.