Bond de 15 % à Saint-Armand

La valeur des résidences augmente en moyenne de 12 % dans les huit municipalités rurales du secteur ouest de la MRC de Brome-Missisquoi en vertu du nouveau rôle d’évaluation foncière triennal qui entre en vigueur en 2013. Les résidants de Saint-Armand écopent tout particulièrement avec une hausse moyenne de 15,02 % alors que leurs homologues de Stanbridge Station s’en tirent avec une augmentation inférieure à 6 %.

Les nouvelles hausses sont nettement moins substantielles que celles des dernières années – lesquelles frisaient souvent le 20 % – mais suivent les grandes tendances des  couronnes nord et sud de Montréal.

«Une augmentation modérée constitue une bonne nouvelle pour les payeurs de taxes, mais une moins bonne nouvelle pour les gens qui désirent vendre leur maison», résume Marc Lépine, évaluateur professionnel à l’emploi de la firme Leroux Beaudry Picard & Associés en charge de la préparation des nouveaux rôles dans la MRC de Brome-Missisquoi.

Répartition par localité

La valeur des résidences augmente d’une façon plus marquée à  Saint-Armand (15,02 %) et Notre-Dame-de-Stanbridge (11,24 %) alors que Sainte-Sabine (9,16 %) Canton de Bedford (9,08 %), Pike River (8,58 %), Saint-Ignace-de-Stanbridge (7,49 %), Stanbridge East (7,03 %) et Stanbridge Station (5,69 %) s’en tirent avec une hausse inférieure à 10 %.

En vertu du nouveau rôle, la valeur moyenne d’une résidence unifamiliale varie d’une municipalité à l’autre. À Sainte-Sabine, une maison vaut en moyenne 191 490 $ alors que sa valeur s’établit à 158 820 $ à Stanbridge-Station et 158 446 $ à Notre-Dame.

La valeur des fermes grimpe de 7 % à 18 % pour la même période dans la partie ouest de Brome-Missisquoi. Les agriculteurs de Notre-Dame (18,76 %), Sainte-Sabine (14,41 %) et Pike River (13,35 %) font face aux hausses les plus substantielles pendant que les producteurs de Saint-Armand (11,33 %), Stanbridge East (9,38%), Canton de Bedford (8,91%), Saint-Ignace (8,80 %) et Stanbridge Station (6,97 %) ont droit à un certain répit.

Le rôle d’évaluation 2013-2014-2015 est basé sur le marché immobilier de 2011.

Des municipalités plus riches?

Saint-Armand possède la richesse foncière la plus élevée des huit municipalités rurales du secteur ouest de la MRC de Brome-Missisquoi. La valeur des immeubles de son territoire s’établit à 183,5 M $, en hausse de 20,6 M $.

«De façon générale, l’augmentation de la valeur des propriétés est basée sur l’offre et la demande. Quand les maisons prennent de la valeur, ça signifie qu’elles se vendent bien et que le secteur est attrayant. Nous avons un beau coin, avec un bon couvert forestier et un relief très varié (vallée, montagne, lac)», indique le maire de cette municipalité, Réal Pelletier.

Ce dernier laisse entendre que certaines résidences privées ont été achetées «à bon prix», soit à un prix supérieur à l’évaluation municipale.

«J’ai notamment en tête deux propriétés inhabitées – une près du village et une autre aux abords du lac Champlain – qui ont été achetées pour être rénovées. Ces maisons étaient âgées et pas toujours en très bon état, mais leurs propriétaires ont demandé plus cher que l’évaluation et ont obtenu leur prix», poursuit le maire de Saint-Armand.

M.Pelletier estime que l’augmentation de la richesse foncière d’une municipalité a ses avantages et ses inconvénients.

«Le conseil doit agir en bon père de famille et ajuster le taux de la taxe foncière à la baisse pour éviter de pénaliser les contribuables. Il faut bien comprendre que pour quelqu’un qui songe à vendre sa propriété, une augmentation de la valeur de la propriété est un scénario réjouissant. Mais, pour monsieur et madame Tout-le-Monde, qui compte habiter la même maison pendant encore plusieurs années et ne songe aucunement à la revente, la situation est très différente», insiste le maire Pelletier.

Contestation de l’évaluation

Même si le nouveau rôle triennal entre en vigueur au début de la prochaine année, les propriétaires qui désirent contester leur nouvelle évaluation ont jusqu’au 1<V>er<V> mai 2013 pour soumettre une demande en ce sens à la MRC de Brome-Missisquoi. Pour plus d’information sur la procédure à suivre, les citoyens peuvent s’adresser aux bureaux de leur municipalité respective.

Au dire du maire de Saint-Armand, les gens qui contestent sont peu nombreux et le font généralement pour des raisons d’ordre technique.

«Il se peut qu’un évaluateur passe chez vous pendant votre absence et ne soit pas en mesure de visiter la maison. Son évaluation sera alors basée sur ce qu’il peut voir par les fenêtres et ne tiendra pas compte de l’état des autres pièces. Or il se peut que le rez-de-chaussée ait été rénové, mais que le sous-sol ne soit pas fini et que les murs de l’étage supérieur soient encore en crépi. Une visite plus complète – généralement une à tous les neuf ans – permettra d’apporter les correctifs nécessaires», ajoute M.Pelletier, en guise d’explication.

L’évaluateur Marc Lépine confirme l’affirmation du maire de Saint-Armand.

«Les contestations en matière d’évaluation municipale représentent à peine un demi d’un pourcent (0,005). Lors de l’adoption du rôle 2010-2011-2012 pour les huit municipalités rurales du secteur ouest de Brome-Missisquoi, nous avions reçu en moyenne deux ou trois demandes de révision par municipalité. Je ne m’attends guère à plus d’une trentaine de demandes de révision pour le nouveau rôle», indique M.Lépine.