Boues usées: un Farnhamien lance un appel à la vigilance

AMERTUME – Claude Boulanger, un citoyen qui avait porté plainte au ministère de l’Environnement à la suite d’un épandage de boues usées municipales en façade de sa propriété, se dit déçu des conclusions du rapport du Centre de contrôle environnemental de l’Estrie et de la Montérégie. Le Farnhamien continue de croire que la zone d’exclusion obligatoire de 100 m autour de son puits n’a pas été respectée au moment de l’opération.

«J’ai avisé les gens du bureau de l’environnement de Bromont avant l’épandage. Ces derniers m’ont répondu qu’il ne pouvait y avoir infraction puisque l’épandage n’avait pas encore eu lieu. Ils ont ajouté qu’ils ne seraient pas en mesure de venir inspecter le terrain avant deux ou trois semaines, car il ne s’agissait pas d’une priorité», résume M. Boulanger.

L’épandage de matières résiduelles fertilisantes (MRF) a eu lieu le 4 septembre et un inspecteur s’est présenté sur place le 8 septembre, soit quatre jours après l’opération.

Aucun manquement visible

Dans son rapport, l’inspecteur du Centre de contrôle environnemental note que la quantité de MRF épandue (25 tonnes sur une superficie de 2,52 hectares pour un ratio de 9,92 t/ha) ne dépasse pas la dose recommandée (13 t/ha).

L’auteur du rapport ajoute qu’aucun manquement concernant les méthodes d’épandage n’a été constaté lors de l’inspection. Il prend cependant soin de préciser que le puits du 50 chemin du Golf est enterré et n’est pas visible, que la représentante de la firme spécialisée chargée de délimiter la zone d’exclusion a eu de la difficulté à trouver le puits et a appris plus tard que son estimation n’était pas exacte, que les drapeaux délimitant la zone d’exclusion n’étaient plus sur place au moment de l’inspection.

«La représentante de la firme spécialisée m’a confirmé qu’elle avait pris sa mesure à partir du coin de la maison, comme elle est autorisée à le faire quand le puits n’est pas visible. J’estime qu’elle a adopté la solution la plus facile…», affirme le plaignant, d’un air désabusé.

Avis de non-conformité

Même si aucun manquement n’a été constaté au sujet de la zone d’exclusion de 100 m autour du puits, l’inspecteur précise toutefois dans son rapport que la Ferme Pachoi n’a pas respecté l’interdiction d’épandage dans un fossé agricole et à l’intérieur d’une bande de 1 m de ce fossé, contrevenant ainsi à l’article 30 alinéa 3 du Règlement sur les exploitations agricoles. Il demande du même coup au producteur agricole de prendre les mesures requises pour remédier à ce manquement.

«Je n’ai aucune idée de la durée du contrat, mais il serait étonnant que mon voisin agriculteur cesse d’épandre des boues usées municipales dans ses champs du jour au lendemain, car cette opération lui procure des revenus», indique le résidant du chemin du Golf.

Considérant qu’un avis de non-conformité a été émis pour épandage aux abords d’un fossé, le plaignant dit espérer que le producteur agricole visé par l’avis et la firme spécialisée qui gère l’épandage feront l’objet d’une surveillance accrue de la part du Centre de contrôle environnemental.