Brome-Missisquoi aura accès à Internet haute vitesse grâce à la fibre optique

TECHNOLOGIE. Ottawa et Québec accordent une aide totalisant 20,6 M$ pour le déploiement d’un réseau de fibres optiques qui permettra d’alimenter l’ensemble des foyers en Internet haute vitesse. 

Concrètement, le fédéral allonge 8,12 M$ par le biais de son programme Brancher pour innover, tandis que le provincial s’engage pour 12,44 M$ au moyen de Québec branché. Un investissement qui servira à mettre en place onze points de présence d’Internet à haut débit, dont la vitesse pourrait potentiellement atteindre 100 Mb/s.

Internet haute vitesse rural, l’organisme sans but lucratif (OSBL) créé par Internet Haut-Richelieu (IHR), s’implique quant à lui à la hauteur de 7 M$, ce qui permettra de rejoindre les résidences. L’annonce touche 6407 foyers et 750 fermes.

C’est donc dire que l’appel de la MRC aura été entendu pour la réalisation de ce projet d’envergure d’une valeur estimée à 27,6 M$. De quoi donner le sourire au directeur général de la MRC-Brome-Missisquoi, Robert Desmarais. «Nous avons obtenu 100 % de ce que l’on demandait. La région sera entièrement branchée.

«Les prix qui seront offerts sont très en lien avec ce qui se paie sur le marché aujourd’hui», a-t-il aussi tenu à rappeler.

Fait à noter, il s’agirait de la plus grosse annonce faite jusqu’à maintenant par Québec. La somme investie représente environ 13 % de toute l’enveloppe de 100 M$ destinée à la province, dans une première phase. Brome-Missisquoi faisait partie des territoires les moins bien desservis, et ce sont ceux-là qui ont été priorisés, a mentionné Stéphane Billette, le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional. «C’est un projet qui nous marque, mais qui marquera aussi les générations futures. Ce n’est pas parce que l’on se trouve en zone rurale qu’on ne peut avoir les mêmes services qu’ailleurs», a également affirmé celui qui représente la circonscription de Huntingdon.

Le député fédéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis, abondait dans le même sens. «C’est une excellente nouvelle. Internet est devenu un service essentiel, au même titre que l’électricité.»

«Ce projet fait définitivement entrer Brome-Missisquoi dans le 21e siècle», a pour sa part avancé Sylvie Dionne-Raymond, préfète à la MRC.

La préfète de la MRC de Brome-Missisquoi, Sylvie Dionne-Raymond, le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, Stéphane Billette, et le député fédéral de Brome-Missisquoi Denis Paradis étaient réunis lundi pour l’annonce qui permettra d’offrir Internet haute vitesse au sein des 21 localités de Brome-Missisquoi.

Ouvert à tous

L’ensemble des compagnies de câblodistribution aura la possibilité d’offrir leurs services sur la structure d’IHR, et pas seulement Internet, mais aussi pour la télé. On estime que si le taux de branchement atteint 60 % des 8000 immeubles, peu importe le fournisseur choisi, les 7 M$ qu’injecte Internet haute vitesse rural seraient épongées. Ce qui inclut les redevances versées par les autres câblos à IHR.

Le scénario retenu fait en sorte que la MRC n’a pas un sou à investir pour financer le projet. Elle l’endosse cependant, si bien que le réseau demeure de propriété publique. «Nous avons eu des discussions avec IHR pour faire en sorte que l’organisme représente bien Brome-Missisquoi, qu’il en soit redevable. Si IHR en venait à cesser ses activités, les équipements redeviendraient la propriété de la MRC», souligne M. Desmarais.

Autres possibilités

D’autres méthodes existent pour approvisionner les résidents en Internet haut débit, comme l’accès par bornes WiFi ou par satellite. Ces dernières ont été laissées de côté, notamment à cause du relief observé dans Brome-Missisquoi, ainsi que le couvert forestier étendu.

Dès lors, la fibre optique, une technologie certes plus coûteuse, était préférable à long terme. «C’est une infrastructure qui sera en place pour les 20, 30, 40 prochaines années, fait remarquer M. Desmarais. C’est une technologie qui pourra évoluer avec les équipements. À mesure que ceux-ci évolueront pour augmenter la vitesse, la fibre optique pour le soutenir. Il n’y a pas de limites au niveau de la vitesse pour la fibre optique.»

Le projet pourrait s’étaler sur les quatre prochaines années. On estime cependant être en mesure de brancher les premiers foyers dès l’été 2018. L’un des facteurs qui pourraient faire en sorte d’étirer le suspense réside dans les autorisations qui doivent être obtenues pour l’installation de la fibre optique sur les poteaux.

Le député fédéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis, a lancé un appel à la mobilisation citoyenne pour accentuer la pression sur Bell, qui en possède environ la moitié, l’autre 50 % appartenant à Hydro-Québec. «On va demander à Bell, tout en faisant des représentations avec Denis Paradis, de faire en sorte que l’obtention des permis se fasse le plus rapidement possible», a renchéri Robert Desmarais.

Le DG de la MRC a notamment parlé d’une bonne collaboration avec Hydro-Québec, dont une représentante se trouvait dans l’assistance au moment de l’annonce.

Quand le projet sera achevé, les redevances versées à Bell pourraient atteindre 1 M$ annuellement.

Les 21 municipalités visées par cette annonce

  • Abercorn
  • Bedford (Ville et Canton)
  • Bolton-Ouest
  • Brigham
  • Brome
  • Bromont
  • Cowansville
  • Dunham
  • East Farnham
  • Farnham
  • Frelighsburg
  • Lac-Brome
  • Notre-Dame-de-Stanbridge
  • Pike River
  • Saint-Armand
  • Saint-Ignace-de-Stanbridge
  • Sainte-Sabine
  • Stanbridge East
  • Stanbridge Station
  • Sutton

L’annonce en chiffres 

6400

La quantité de foyers qui seront desservis

750

Les fermes qui auront accès à une connexion Internet haut débit

1400

Le nombre de kilomètres de routes qui seront à terme couverts

8000

L’ensemble des immeubles non desservis, en regroupant tous les secteurs, mais qui pourront naviguer à haute vitesse

Hommage à Réal Pelletier

On a tenu à rendre hommage à l’un des piliers derrière ce dossier. Réal Pelletier, le défunt maire de Saint-Armand, est l’un de ceux qui se sont largement impliqués à porter ce projet. Une plaque a été offerte à sa conjointe Connie en guise de reconnaissance.