Brome-Missisquoi n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre

TRAVAIL. Le faible taux de chômage et la pénurie de main-d’œuvre obligent les régions à faire preuve d’imagination pour attirer de nouveaux travailleurs et les retenir une fois en place. Le CLD de Brome-Missisquoi l’a bien compris et travaille à l’élaboration d’une stratégie gagnante.

«L’industrie touristique québécoise a le vent dans les voiles et tout indique que la croissance va se poursuivre si on réussit à combler les nombreux postes vacants. On manque de main-d’œuvre dans les hôtels et restaurants, mais également dans les stations de plein air», indique Denis Beauchamp, directeur du service de développement économique au CLD de Brome-Missisquoi.

Selon une étude du Conference Board, près de 240 000 postes dans le secteur du tourisme pourraient demeurer vacants d’ici 2035 dans l’ensemble du pays. Au Québec, on parle d’environ 50 000 postes à pourvoir.

«L’an dernier, en haute saison, une station de plein air de Brome-Missisquoi était à la recherche de 80 employés», signale M. Beauchamp, à titre d’exemple.

Autres secteurs

La pénurie de main-d’œuvre affecte également l’industrie agricole de Brome-Missisquoi.

«Les producteurs maraîchers et les petits producteurs laitiers ont de la misère à trouver des employés et doivent s’en remettre à la main-d’œuvre étrangère. Les vignerons de la région connaissent les mêmes difficultés et cherchent une façon de mécaniser certaines opérations. La taille des vignes notamment», poursuit M. Beauchamp.

L’industrie manufacturière a également de grands besoins à ce chapitre et est continuellement en mode recrutement.

«Un leader manufacturier de Brome-Missisquoi a embauché près de 250 personnes en 2017. Compte tenu de la rareté de main-d’œuvre, cette entreprise a sans doute recruté des personnes déjà en emploi pour combler l’ensemble des postes disponibles», indique Benoît Lévesque, conseiller industriel au CLD de Brome-Missisquoi.

Le vieillissement de la population pose par ailleurs un véritable défi à certaines entreprises en raison des nombreux départs à la retraite.

«Une entreprise de notre région s’attend à perdre 65 % de son personnel d’ici cinq ans. Ce sera tout un défi que de remplacer autant de monde en si peu de temps, tout en prenant soin de ne pas brûler les ressources déjà en place», ajoute M. Lévesque.