Carboneutre Québec préconise de subventionner ceux qui compensent leur empreinte carbone

ENVIRONNEMENT. L’organisme de Granby spécialisé dans l’évaluation et la diminution des émissions de gaz à effet de serre, Carboneutre Québec, affirme que cette mesure va encourager les bénéficiaires à contribuer à la lutte contre les changements climatiques.

L’alimentation, le transport, le chauffage ou les technologies de communication sont des facteurs d’émission des gaz à effet de serre. Carboneutre Québec propose aux entreprises et aux individus de calculer et de réduire leur empreinte carbone à travers des activités carboneutres ou écoresponsables visant à la restauration des forêts et des plans d’eau.

L’engouement des gens à se lancer dans la gestion de leur empreinte carbone est souvent dilué dans plusieurs paramètres qui les éloignent des préoccupations écologiques. Interrogé sur les moyens de mobilisation de la population, le président de Carboneutre Québec, Mathieu Comtois, réalise que l’initiative personnelle ne suffit pas.

«C’est vrai que si nous avions l’aide gouvernementale, ça pourrait aider parce qu’en plus il n’y a absolument aucune subvention aux entreprises pour faciliter l’adhésion à devenir carboneutre», reconnaît-il, en suivant une logique de conséquence dans l’élaboration des politiques publiques.

«Si on reconnaît qu’il y a des changements climatiques, si on reconnaît qu’il est urgent d’agir, on devrait encourager les gens à compenser leur empreinte carbone», ajoute-t-il.

Cette idée aurait-elle une chance de prospérer, surtout pendant la crise? «Le gouvernement lui-même n’est pas carboneutre dans sa façon de fonctionner», reconnaît M. Comtois qui se contente pour l’instant de quelques députés provinciaux ou fédéraux qui se montrent préoccupés. Il en conclut qu’avant de solliciter l’appui institutionnel, «il faudrait peut-être commencer à la base et donc, oui il y a beaucoup de sensibilisation à faire.»

Des solutions à la source

Une fois évaluée, l’empreinte carbone est généralement compensée par le reboisement qui permet de diminuer les émissions dans la même proportion. Il existe des méthodes scientifiquement reconnues pour calculer les émissions de gaz à effet de serre dont le dioxyde de carbone est une source majeure. Selon Mathieu Comtois, le CO2 est émis par la combustion des carburants fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel dans une moindre mesure) pour la production de l’électricité, l’industrie et les transports. Carboneutre Québec propose de réduire à la source. Une trentaine d’organisations ont répondu à son appel depuis sa création en 2019.

«Il y a des gens qui vont opter pour les transports en commun, il y en a qui vont manger moins de viande rouge, on peut revoir les modes de chauffage, l’hydroélectricité, ou les édifices chauffés au mazout», recommande le Granbyen qui accompagne par exemple, la députée de Shefford, Andréanne Larouche, pour la plantation de 130 arbres en guise de compensation de 18,14 tonnes de dioxyde de carbone.

Les changements climatiques ne sont pas une fiction. «Plus que jamais, chaque geste compte pour aider notre planète », conclut Mme Larouche. D’autres organisations se sont mises à la tâche. La fondation Socodévi propose des solutions depuis 2006, tout comme Compensation CO2 Québec qui plante des arbres au sud du Québec. Depuis 1992, Arbres Canada en est à plus de 80 millions d’arbres plantés dans les villes et les régions.

Pour l’exercice 2018-2019, le gouvernement fédéral a déclaré 1 212 kilotonnes d’équivalent de dioxyde de carbone dont 11 % au Québec, soit une réduction de 32,6 % depuis l’exercice 2005-2006.