COVID-19: l’industrie touristique n’en est pas à sa première crise

ÉCONOMIE. Même si de nombreuses questions persistent  au sujet de la reprise des activités touristiques, les acteurs de l’industrie gardent le moral et se préparent à un retour à la vie normale. Ils se doivent d’être prêts, insiste Denis Beauchamp, directeur du développement économique au CLD de Brome-Missisquoi.

«L’industrie touristique québécoise est résiliente et a traversé bien d’autres crises au cours de son histoire. On n’a qu’à penser au bogue de l’an 2000, l’épidémie de SRAS, la crise des papiers commerciaux ou les périodes d’austérité gouvernementales. Ça ne devrait pas être différent cette fois-ci», avance M. Beauchamp.

Le directeur du développement prend également soin de rappeler que tout allait relativement bien au Québec avant le 10 mars dernier et qu’il y aura un retour à la normale tôt ou tard. Il est important de garder ça en tête, insiste-t-il.

M. Beauchamp reconnaît cependant que les entreprises touristiques ne sont pas toutes affectées au même niveau et ne vivent pas toutes la crise actuelle de la même façon. Il y a d’abord certains acteurs de l’industrie qui sont en stand-bye et qui attendent la suite des choses avant de bouger. D’autres entrepreneurs étaient déjà vulnérables avant la mise du Québec sur pause et auront vraisemblablement de la difficulté à se relever. Il y a enfin les entrepreneurs qui voient la crise comme une série d’opportunités à saisir et qui mettent tout en œuvre pour se réorganiser ou lancer de nouveaux produits ou services.

«Les gouvernements ont fait preuve d’une très grande écoute et ont proposé une foule de programmes d’aide à l’intention des individus et des entreprises. Les annonces se sont multipliées au fil des semaines et tout ça a été mis en place rapidement, sans attendre. Ça me donne confiance», indique M. Beauchamp.

Rétention de la main-d’œuvre

Même si le calendrier du déconfinement de l’industrie touristique n’a été rendu public que partiellement, les entreprises du secteur ont commencé à se préparer.

«Quand le gouvernement va donner le feu vert, il faudra être prêt. On devra notamment avoir mis en place les mesures nécessaires à la protection de la clientèle et du personnel tout en s’assurant d’offrir une expérience client à la hauteur des attentes de la population», explique M. Beauchamp.

Ce dernier croit par ailleurs qu’il est important de rassurer le milieu afin de garantir une bonne rétention de la main-d’œuvre.

«Quand un secteur d’activité tourne au ralenti, il y a toujours le risque d’une perte d’expertise si des employés d’expérience choisissent d’aller travailler dans un autre domaine», rappelle-t-il.

L’employé-cadre du CLD de Brome-Missisquoi se demande également si les gens vont prendre des vacances cet été ou tenter de les reporter à l’an prochain.

«Pas moins de 85 % des dépenses touristiques au Québec sont engendrées par des Québécois. Tant et aussi longtemps que les frontières vont demeurer fermées, il faudra oublier les voyages en Europe ou aux États-Unis. Les gens vont voyager dans la province», poursuit-il.