Déconfinement partiel en Estrie: «On arrive dans la zone orange» – Dr Alain Poirier

SANTÉ. Bien que les chiffres de cas positifs à la COVID-19 et des hospitalisations soient en recul en Estrie depuis le début de l’année , la région demeurera en zone rouge. Pour combien de temps encore? La question à laquelle a tenté de répondre le directeur de la Santé publique de l’Estrie, le Dr Alain Poirier.

Le retour de l’Estrie au palier orange se fera lorsqu’une série de conditions sera favorable à un déconfinement plus élargi, a indiqué le Dr Poirier en point de presse, cet avant-midi. Au-delà des statistiques de cas quotidiens et des nouvelles hospitalisations, d’autres éléments comme l’arrivée de variants de la COVID-19 sont aussi à prendre en considération.

«Dans tous les critères qu’on utilisait à l’automne avec les quatre codes de couleur, on arrive dans la zone orange.» «Mais ce qu’on ne veut pas, c’est de jouer au yo-yo partout au Québec et dans toutes les régions (…). Si ça fait une semaine au niveau des cas et des hospitalisations qu’on arrive dans l’orange; on veut un peu plus de stabilité», a déclaré le Dr Poirier.

Mais la proximité de la région des grands centres que sont le grand Montréal et la Montérégie pourrait-elle  jouer contre l’Estrie dans sa quête d’accéder au palier orange?

«Ça nous nuit toujours en fonction des déplacements des gens. Les déplacements entre les régions ne sont pas recommandés même s’il y a en a pareil (…). Ça diminue partout, moins en Montérégie et à Montréal, mais comme c’est nos voisins, ça fait partie du risque. Le fait que nos voisins soient en rouge, c’est un autre indice de prudence», a commenté le directeur de la Santé publique.

Situation dans les hôpitaux

Malgré les allègements partiels proclamés par Québec, la situation demeure toujours préoccupante dans les milieux hospitaliers. En point de presse, le ministre de la Santé, Christian Dubé, soutenait qu’environ 34 % des chirurgies étaient encore reportées.

Les effets du mouvement de personnel infirmier vers les zones COVID-19 combinés aux effectifs en arrêt de travail pourraient sérieusement agir sur la capacité de traitements chirurgicaux des patients, a prévenu le Dr Poirier.

«Est-ce qu’on est capable tout d’un coup d’inventer 1000 infirmières et 20 chirurgiens pour reprendre le retard (des opérations)? La réponse, c’est non. Quand on va reprendre, ça va prendre pas mal de temps avant qu’on réduise les gens sur les listes d’attente. C’est un gros défi de gestion de capacité et de ressources humaines (…). Et c’est pas demain la veille qu’on va pouvoir dire qu’on repart tout ça. On parle de mois et de mois», a fait savoir le Dr Poirier.