F. Ménard innove pour contrer la pénurie de main-d’œuvre

TRAVAIL. Aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre depuis près de cinq ans, F. Ménard sort des sentiers battus pour dénicher de nouveaux employés et fidéliser les membres de son personnel.

L’entreprise d’Ange-Gardien, spécialisée dans la production et la transformation de la viande de porc, manque de main-d’oeuvre et doit faire appel à des agences de placement sur une base régulière pour répondre à la demande. Le nombre de postes à pourvoir oscille autour de 150.

«Certains travailleurs, référés par des agences de placement, partent de Montréal, le matin par autobus, pour venir travailler chez nous avant de retourner chez eux après leur quart de travail», explique la directrice des ressources humaines chez F. Ménard, Nathalie Vallerand.

Comme le taux de roulement chez les travailleurs d’agence est relativement élevé, l’entreprise doit sans cesse former de nouveaux employés, avec tous les inconvénients que cela suppose. À titre d’exemple, un nouveau préposé à l’emballage aura besoin d’un bon mois pour s’acclimater à son nouveau milieu de travail.

«La stabilité de la main-d’œuvre est un élément déterminant pour une entreprise comme la nôtre, car la présence d’employés d’expérience facilite la tâche à tout le monde», signale Mme Vallerand.

Référencement et hausses salariales

F. Ménard a mis en place de nouveaux incitatifs au cours des trois derniers mois dans l’espoir de pourvoir les postes vacants avec du personnel permanent.

L’entreprise a notamment choisi de hausser le taux horaire à l’embauche de 13,38 $ à 15,96 $ pour mieux compétitionner avec les salaires offerts aux journaliers de l’industrie agroalimentaire. Une augmentation de 19,3 % qui a pris effet le 23 octobre dernier.

Le producteur de porc d’Ange-Gardien se fait également un devoir d’offrir des possibilités d’avancement aux membres de son personnel.

«Un emballeur peut devenir désosseur après trois ans de service et ainsi toucher un salaire de 20,71 $ de l’heure», précise la directrice des ressources humaines, à titre d’exemple.

F. Ménard offre par ailleurs, depuis la fin octobre, des primes aux employés qui lui réfèrent des candidats. Les salariés deviennent ainsi des partenaires de premier plan dans le recrutement de la main-d’œuvre.

«L’employé qui nous réfère une connaissance touchera 100 $ dès que la personne référée aura complété 240 heures de travail et 150 $ de plus lorsque celle-ci aura obtenu sa permanence au terme d’une période de probation de 480 heures. Et si la personne référée est toujours à notre emploi au bout d’un an, celui ou celle qui aura soumis sa candidature bénéficiera d’une prime additionnelle de 250 $», résume Mme Vallerand.

L’entreprise a obtenu 29 références en un peu plus de deux mois grâce à la collaboration des membres de son personnel.

Autres mesures incitatives

F. Ménard n’entend pas s’arrêter là et offrira, dès le 4 février prochain, un service de navette à prix modique pour assurer le transport des employés et candidats potentiels de Granby à Ange-Gardien. On parle ici d’un tarif quotidien de 5 $ (aller-retour) qui intéressera tout spécialement les personnes ne possédant pas de véhicule ou ne détenant pas de permis de conduire.

«Il y a déjà des employés qui font du covoiturage, mais ce système a ses limites, car les employés n’ont pas tous le même horaire. Les travailleurs de la salle de découpe commencent leur journée à 7h alors que plusieurs autres membres du personnel entrent au travail à 8h», ajoute la directrice des ressources humaines.

L’entreprise offrira par ailleurs, les mardis et jeudis du 17 au 31 janvier, des journées d’entrevue à Granby en vertu d’une entente avec Solidarité ethnique régionale de la Yamaska (SERY), un organisme qui aide les nouveaux arrivants à intégrer le marché du travail. Les intéressés peuvent soumettre une demande en ligne pour une entrevue à www.fmenard.com/recrutement .

«Les gens disposant d’un moyen de transport peuvent également prendre rendez-vous en tout temps pour une entrevue à notre siège social d’Ange-Gardien», précise Mme Vallerand.

L’entreprise d’Ange-Gardien compte déjà plusieurs travailleurs immigrants au sein de son personnel et s’efforce notamment de leur fournir de la documentation en anglais et en espagnol afin de faciliter leur intégration.

 

PLUS DE 150 POSTES À COMBLER

. Désosseurs

. Emballalleurs

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. Préposés à l’expédition

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. Personnel de ferme porcine

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