Farnham: la dette et la piscine au centre des discussions

Joseph Courdi a réussi à faire sortir le maire Josef Hüsler de ses gonds, hier soir, lors de la soirée d’information organisée par la Chambre de commerce de Farnham et région pour permettre aux candidats à la mairie de définir leurs priorités.

Prenant la parole devant près de 120 citoyens et gens d’affaires réunis au marché public La Station gourmande, M.Hüsler a indiqué que la dette de Farnham s’établissait à un peu plus de 19,7M $. Il a pris soin d’ajouter qu’une partie de cette somme (environ 4M $) devait être épongée par les gouvernements au moyen de subventions payables sur plusieurs années.

La différence sera comblée par l’ensemble des contribuables (11M $), les résidents du territoire de l’ancienne Ville (2,9M $) et les propriétaires riverains ayant bénéficié d’améliorations locales (1,1M $).

Reprenant les chiffres dévoilés par son adversaire, M. Courdi en est arrivé à la conclusion que la dette s’élevait à 23M $. La carte de visite du candidat précise pourtant que les gens devraient voter pour lui «pour diminuer une dette de plus de 18 millions».

«Comment faites-vous pour en arriver à 23M $?», lui a lancé le maire, d’un air estomaqué, en laissant sous-entendre qu’il mélangeait les chiffres.

Finances municipales

Les trois candidats reconnaissent que Farnham doit diminuer sa dette, mais chacun a sa petite idée sur le mode de remboursement et la façon de faire les choses.

Le maire Hüsler rappelle que la Ville a déjà un plan de match bien établi en cette matière. La municipalité consacre 1,7M $ par année au service de la dette (1,1M en capital et 600 000 $ en intérêts).

«À ce rythme, la dette devrait diminuer de 4M $ en quatre ans, au rythme de 1M $ par an», résume-t-il.

Le candidat Joseph Courdi propose un mode de remboursement plus rapide.

«Je m’engage à réduire la dette de 6M $ entre 2013 et 2017, au rythme de 1,5M $ par an», lance l’homme d’affaires à la retraite depuis le début du mois.

La candidate Micheline Gauthier entend pour sa part décréter un moratoire sur l’achat de terrains et utiliser l’argent ainsi économisé pour réduire la dette.

«On peut se demander si les MRC sont encore utiles quand on sait que la quote-part de Farnham s’élève à 240 000 $ par an. Dans le même ordre d’idées, est-il nécessaire que Farnham adhère aux unions municipales? (…) Comme toutes les femmes, je suis un peu ménagère», affirme la leader du Parti démocratique de Farnham.

Projet de centre aquatique

Deux des trois candidats suggèrent la construction d’un centre aquatique sur le territoire de Farnham. Le troisième refuse de s’engager sur cette question, préférant laisser la décision au nouveau conseil.

Joseph Courdi estime que le projet est réalisable pour l’automne 2015 alors que Micheline Gauthier se donne quatre ans pour parvenir aux mêmes fins.

«Je vais m’assurer d’avoir les fonds avant de bâtir», précise-t-elle.

Le maire Hüsler se garde bien d’en faire une promesse électorale.

«Une étude de faisabilité, réalisée en 2008, évaluait le coût de la rénovation du centre d’art à 2M $ et l’aménagement d’une piscine intérieure à 3M $. La Ville a déjà d’autres projets sur la table (relocalisation des terrains de baseball, construction d’un gymnase en partenariat avec la commission scolaire, etc.). Le conseil va regarder le budget et déterminer s’il y a lieu d’aller de l’avant avec  un centre aquatique», indique M. Hüsler.

Développement économique

Micheline Gauthier croit que le conseil devrait évaluer la pertinence de l’embauche d’un commissaire industriel pour stimuler le développement économique de Farnham et la création d’emplois.

Josef Hüsler est d’avis que le directeur général de la Ville a déjà beaucoup de contacts et peut très bien agir comme commissaire général sans en avoir le titre. Une proposition, qui dit-il, a le mérite de faire économiser 100 000 $ par an à la municipalité.

Joseph Courdi signale de son côté que la population de Farnham n’a augmenté que de 650 habitants (8,22 %) en 13 ans. Selon lui, Farnham aurait intérêt à imiter Sainte-Julie et «à se vendre» comme une ville dortoir.

«De nos jours, les entreprises ne s’établissent pas ici, mais en Asie», insiste-t-il.