Farnham veut s’inspirer des bonnes pratiques du Danemark en développement durable

MUNICIPAL. Les membres de la délégation de Farnham et de Brome-Missisquoi ont été vivement impressionnés par les avancées du Danemark en matière d’environnement et de transport urbain. Ils reviennent au Québec avec des idées plein la tête et la volonté de faire avancer les choses.

«La mission économique n’a pas été de tout repos, mais ça valait largement le déplacement. Nous avons eu des échanges gratifiants et instructifs avec les gens en place pour une fraction du coût nécessaire à la réalisation d’une étude de faisabilité par une grande firme», signale Patrick Melchior, maire de Farnham et préfet de la MRC de Brome-Missisquoi.

Pour l’occasion, le conseiller municipal Daniel Campbell, le directeur général Yves Deslongchamps et l’employée-cadre Jennika Rodrigue-Lacasse se sont joints à M. Melchior à titre de représentants de la Municipalité. Oriana Familiar, conseillère en développement durable au CLD de Brome-Missisquoi, Sylvie Beauregard, présidente et David Rumsby, directeur général de la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi (RIGMRBM) étaient également du voyage.

Les frais de voyage s’élèvent à 2500 $ par personne et seront financés par la Ville, la MRC et la RIGMRBM.

«Pour Farnham, on parle d’une facture de l’ordre de 8000 $ à 9 000 $. Il faut comprendre que notre maire agissait également à titre de préfet et verra une partie de ses dépenses remboursées par la MRC», précise M. Deslongchamps.

M. Melchior croit à la pertinence des missions économiques et estime que ces voyages d’affaires ne devraient pas seulement être l’apanage des grandes villes.

«Ce n’est pas parce qu’on vient d’une petite municipalité qu’on ne peut pas avoir de grandes ambitions. Farnham souhaite se démarquer comme une Ville verte et développer une expertise en matière de développement durable qui pourrait être bénéfique à l’ensemble de la MRC de Brome-Missisquoi. Farnham veut également prendre soin de sa population en lui proposant des activités et un mode de vie davantage axés sur la nature et le plein air. Notre séjour au Danemark a été riche d’enseignements dans chacun de ces domaines», explique le maire.

Valorisation des résidus

La mission économique de quatre jours (du 23 au 27 février) aura notamment permis aux participants de se familiariser avec les bonnes pratiques des Danois en matière de transition énergétique et de gestion des déchets.

La délégation a consacré une partie de son voyage à la visite d’une usine de biométhanisation à Odense, une ville de 175 000 habitants située dans le sud du pays.

«Avant de travailler à l’implantation de ce type d’usine à Farnham, on voulait vérifier quel impact ce genre d’installation pourrait avoir au niveau du bruit, des odeurs, du transport, des retombées économiques, de l’efficacité énergétique et de la réduction des gaz à effet de serre. Les données que l’on a pu recueillir la semaine dernière sont encourageantes à tous points de vue», indique M. Melchior.

À Copenhague, certains participants ont également eu l’occasion de visiter un écocentre géant et un incinérateur à déchets de 250 pieds de hauteur surmonté d’une piste de ski.

«À Copenhague, l’enfouissement des déchets, ça n’existe pratiquement plus. La presque totalité des matières résiduelles est valorisée, d’une façon ou d’une autre», mentionne M. Deslongchamps.

Utilisation du vélo

Les Danois sont par ailleurs réputés pour leur bonne forme physique et la pratique régulière du vélo y est sans doute pour beaucoup.

«Au Danemark, les personnes ayant un surplus de poids sont l’exception. Lors de notre séjour là-bas, on n’en a pas vu un seul», ajoute le DG de la Ville de Farnham, Yves Deslongchamps.

À Copenhague, on dénombre 672 000 vélos pour une population de 623 000 habitants.

«Dans la capitale, près de 40 % des gens vont travailler à vélo. Les citoyens utilisent leur bicyclette 12 mois par année et n’ont visiblement pas peur du froid. On peut voir passer des cyclistes, certains en habit ou en jupe, à toute heure du jour et de la nuit», poursuit le DG de la Ville.

Si l’aménagement urbain de Copenhague a d’abord été pensé en fonction de l’automobile, les autorités ont réussi à intégrer la circulation piétonne et la circulation à vélo de belle façon (corridors distincts, parcs de stationnement pour vélo, etc.).

«On va demander à la Fondation Rues principales d’explorer le volet vélo dans le mandat de planification du centre-ville qui vient de lui être confié», signale le maire Melchior.

Ce dernier verrait également d’un bon œil une utilisation plus marquée des terrasses extérieures au centre-ville de Farnham.

«Avec un système de chauffage adéquat, on pourrait très bien exploiter nos terrasses jusqu’en novembre. Si un pays nordique comme le Danemark réussit à le faire, on devrait en être capables nous aussi», poursuit-il.