Incendie à Saint-Sabine: 40 ans de travail s’envolent en fumée

SINISTRE. Patrick Rochat, un producteur laitier de Sainte-Sabine, était inconsolable, cet après-midi, alors que les pompiers s’affairaient à éteindre les restes de l’incendie qui a ravagé la ferme familiale de troisième génération.

«Nous avons fait le train avec les enfants, ce matin, puis nous sommes partis pour Iberville. En fin d’avant-midi, mon père m’a appelé pour m’annoncer la triste nouvelle. J’ai crié, j’ai pleuré, en apercevant les bâtiments rasés par le feu. Je ne souhaite pas ça à personne», nous confie le propriétaire, encore sous le choc.

Neuf brigades

Les pompiers de Farnham sont arrivés sur place peu après 11h alors que la tasserie était en flammes et que le feu se propageait au reste des bâtiments, alimenté par un fort vent du sud-ouest.

Devant l’ampleur du sinistre, le capitaine Jean Quintin a demandé l’assistance des brigades de Bedford, Ange-Gardien, Sainte-Brigide-d’Iberville, Mont-Saint-Grégoire, Saint-Paul d’Abbotsford, Notre-Dame-de-Stanbridge et Saint-Jean-sur-Richelieu pendant qu’une équipe de Bromont assurait la relève à la caserne de Farnham.

Une soixantaine de pompiers, deux camions-échelle et neuf camions-citernes ont été mis à contribution. Il en va de même pour l’autobus de l’Association des pompiers auxiliaires de la Montérégie.

«Tout indique que le foin aurait surchauffé dans la tasserie avant de s’embraser», signale l’officier en charge des opérations.

Pertes considérables

Aucun secouriste n’a été blessé ou incommodé par la fumée, mais les pertes matérielles et animales sont considérables.

La famille Rochat a perdu une bonne partie de son troupeau Holstein. Pas moins de 80 animaux ont péri dans l’incendie alors que 50 autres ont eu la vie sauve. Les vaches épargnées par le sinistre ont été transportées à quelques centaines de mètres de la ferme incendiée, chez le frère du propriétaire.

Les bâtiments ont été entièrement détruits et deux des trois silos à grain ont dû être jetés par terre après avoir été endommagés par l’incendie. Leur démolition a été confiée à Excavation Benoit Blanchard.

«Les pertes sont évaluées à deux ou trois millions de dollars, en incluant les investissements requis pour reconstituer le troupeau», signale le capitaine Quintin.

Défis de taille

Malgré l’ampleur des défis qui l’attendent, le propriétaire Patrick Rochat n’entend pas se laisser abattre et pense déjà à la suite des choses.

«On va se relever les manches et tout rebâtir en pensant à la relève qui s’amène à grands pas», affirme-t-il, d’un ton convaincu.

Visiblement fier du travail accompli par son grand-père Jean et son père Daniel au cours des dernières décennies, le propriétaire de troisième génération n’a ménagé aucun effort, ces dernières années, pour améliorer la génétique du troupeau familial.

Le travail acharné de la famille Rochat lui a valu de nombreux prix aux expositions agricoles de Bedford, puis de Saint-Hyacinthe. Il n’est pas question de tout arrêter là.

«Chez nous, on aime l’agriculture et on en mange», résume le producteur laitier de Saint-Sabine, qui a réussi à transmettre son attachement pour la terre à son épouse et à leurs trois enfants de 17, 12 et 9 ans.