La Pommeraie: le syndicat réagit à la fermeture des centres de jour

RÉACTIONS – L’exécutif local de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) décrit la fermeture des centres de jour au CSSS La Pommeraie comme une forme de «pelletage vers le privé et le communautaire».

«Il reste à espérer que les personnes âgées en perte d’autonomie physique et/ou cognitive qui fréquentaient les centres de jour – sept groupes de 15 usagers à Farnham, Bedford, Sutton, Lac-Brome et Cowansville – ne tomberont pas dans le vide et qu’ils recevront des soins adéquats à moyen et long termes», indique Michael Hémond, membre de l’exécutif de l’APTS.

Ce dernier fait également valoir que les usagers perdront une belle occasion de socialiser avec les autres tout en étant privés des services de physiothérapie, des activités de stimulation cognitive et du suivi infirmier dont ils bénéficiaient lors de leur visite hebdomadaire au centre de jour.

«Les usagers ne trouveront pas les services personnalisés et adaptés à leurs besoins auxquels ils étaient habitués au sein d’organismes communautaires qui se spécialisent davantage dans le gardiennage et le répit-accompagnement», signale-t-il.

M.Hémond a cependant appris que les usagers des centres de jour qui vivent à la maison – environ une vingtaine – pourraient recevoir la visite à domicile de bénévoles de la Coop des vergers.

«Neuf blocs de quatre heures seront désormais réservés aux usagers des centres de jour», affirme-t-il.

Frais additionnels

Selon le porte-parole de l’APTS, les usagers devront également puiser davantage dans leur portefeuille.

«Toutes les activités du centre de jour étaient gratuites, les usagers n’ayant qu’à défrayer le coût du dîner (4 $) et du transport (6 $ à 9 $). Un Bedfordois désirant fréquenter la Maison Gilles-Carles devra s’attendre à débourser 25 $ par visite, en plus de l’aller-retour Bedford-Cowansville. On ne parle plus du tout des mêmes coûts», insiste M. Hémond.

Ce dernier laisse entendre que les organismes ciblés par La Pommeraie pour assurer la relève ont été informés à la dernière minute, en même temps que les usagers. Il doute que ces organismes aient suffisamment de temps pour se «revirer de bord» et disposent des ressources financières pour accueillir une nouvelle clientèle lourdement hypothéquée.

«Je ne crois pas comme que la Maison Gilles-Carles ou Les Joyeux troubadours (Société Alzheimer) recevront plus d’argent. Du moins, ce n’est pas ce qu’on entend sur le terrain», poursuit-il.

Le syndicat estime par ailleurs que le CSSS La Pommeraie perdra une occasion de contact avec des gens vulnérables, dont la condition est appelée à se dégrader à tout moment.

«L’équipe du centre de jour pouvait donner du feed-back sur les usagers au personnel du service de soutien à domicile (…) En fermant les centres de jour, on renonce à l’approche de suivi et de prévention prônée par tous les experts des systèmes de santé», signale M. Hémond.

Michael Hémond dit espérer que la fermeture des centres de jour entraînera de réelles économies et que ces services n’auront pas été «sacrifiés» en vain.

«On sait qu’il y a des coupures dans tous les CSSS de la Montérégie, mais La Pommeraie est le seul à avoir annoncé la fermeture de ses centres de jour», ajoute-t-il.

Personnel épargné

La fermeture des centres de jour aura peu d’impact sur les heures de travail des thérapeutes en réadaptation physique (quatre employés) et techniciennes en éducation spécialisée ou en loisirs (quatre employés). Ces derniers conserveront leur emploi, mais seront réaffectés à d’autres tâches et consacreront davantage de temps à la clientèle en hébergement (CHSLD).

«La technicienne en loisirs de Bedford verra sa semaine de travail réduite de cinq à trois jours alors que les deux journées de la technicienne en éducation spécialisée de Farnham seront coupées», résume le porte-parole de l’APTS.

Dans un autre ordre d’idées, M. Hémond se plait à dire que le réseau de la santé est de plus en plus politique.

«Tout ce que l’on fait doit paraître quelque part. On parle de moins en moins des usagers… et de plus en plus de chiffres. Les mots efficience et productivité n’ont jamais été aussi à la mode», déplore le porte-parole syndical.