Le Domaine du Ridge table sur un rosé pétillant «traditionnel»

TRADITION – Le Domaine du Ridge relève un nouveau défi avec le lancement d’un rosé pétillant aux allures de champagne élaboré selon les méthodes traditionnelles.

«N’importe qui peut ajouter des bulles dans une bouteille en gazéifiant le vin. Nous avons plutôt choisi l’une des méthodes ancestrales utilisées en Europe depuis des siècles. C’est beaucoup plus long, mais ça donne des résultats nettement supérieurs», explique le propriétaire du vignoble de Saint-Armand, Denis Paradis.

Le nouveau produit, le Berthelot-Paradis Rosé Brut, doit une partie de son nom à l’oenologue Jean Berthelot, un septuagénaire qui élabore les vins du Domaine du Ridge depuis une douzaine d’années.

«M. Berthelot s’est joint à nous au lendemain de son départ de la SAQ pour la retraite. Il devait avoir environ 65 ans à l’époque et en a maintenant près de 80. Notre entreprise lui doit une fière chandelle», signale M. Paradis.

Le lancement du rosé pétillant est le résultat de plusieurs années de discussions et de recherches.

«M. Berthelot m’a passé un coup de fil pour me dire qu’il venait de goûter au produit et qu’il était vivement impressionné. J’ai été agréablement surpris, car notre spécialiste n’a pas l’habitude de m’appeler à propos de tout et de rien», ajoute Denis Paradis, sur un ton mi-sérieux, mi-blagueur.

Au dire de ce dernier, le Berthelot-Paradis se démarque notamment par la finesse et la persistance de ses bulles.

Lancements

Depuis sa création il y a 18 ans, le Domaine du Ridge a mis en marché neuf produits distincts et récolté une trentaine de médailles, toutes catégories confondues. Le vin rosé pétillant, lancé la semaine dernière à Frelighsburg et Venise-en-Québec, constitue le dixième produit élaboré au vignoble de Saint-Armand.

«Nous prévoyons deux autres lancements en septembre, un premier à Montréal et un autre à Québec», précise M. Paradis.

La première cuvée du Berthelot-Paradis – entre 6 000 et 7 000 bouteilles – sera vendue exclusivement à la boutique du vignoble au coût approximatif de 30 $ l’unité

«La prochaine sortie est prévue pour 2016. À ce moment, nous devrions avoir suffisamment de bouteilles pour alimenter les tablettes de la SAQ», signale le propriétaire du vignoble.

18 mois en bouteille

L’œnologue Vincent Charlon, qui a travaillé en Provence pendant des années et s’est joint à l’équipe du Domaine du Ridge voilà quatre mois, parle avec enthousiasme des vins rosés.

«Les rosés sont des produits rafraîchissants et qui ne sont pas trop hauts en alcool. Ils présentent une belle couleur et sont très aromatiques. Réputés pour leur côté festif, ils sont faciles à boire en terrasse, avec des amis, quand il fait chaud. Les ventes de rosés suivent les courbes de la température», indique M. Charlon.

Selon M. Charlon, l’élaboration d’un rosé pétillant représente un beau défi pour un œnologue. «Le principal challenge, dit-il, c’est d’appréhender l’évolution de la couleur au moment du pressurage. Il faut savoir qu’il y a environ 60 % de perte de couleur entre le pressurage et la bouteille»

Alors que la Champagne utilise les raisins blanc et rouge pour la fabrication des rosés pétillants, le Domaine du Ridge se sert uniquement du raisin rouge. On doit compter près de deux ans entre le pressurage et la mise en marché, le vin demeurant en bouteille pendant 18 mois.

«On utilise le rosé tranquille déjà en bouteille et on lui ajoute du sucre et des levures. La deuxième fermentation se produit en bouteille et donne les bulles», explique M. Charlon.

Au dire de ce dernier, les bouteilles sont couchées pendant un an et les levures meurent à l’intérieur du contenant. Le dépôt de levures mortes ainsi obtenu permet de bonifier le produit.

On plonge ensuite le vin rosé dans un bac à moins 25 degrés Celcius de façon à permettre au dépôt de se précipiter dans le goulot de la bouteille. Le dépôt sera finalement retiré, puis remplacé par une liqueur d’expédition.