Le projet de parc industriel du pôle de Bedford devant la CPTAQ à l’automne

ÉCONOMIE. La  Société de gestion du parc industriel régional du pôle Bedford (SGPIRPB) a décidé de retarder d’un an le dépôt d’une demande de dézonage à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), le temps de réaliser une étude biologique sur l’un des terrains convoités.

«On veut prendre le temps de bien faire les choses et s’assurer que notre dossier soit complet avant de le présenter devant la CPTAQ. Il serait en effet dommage que les commissaires retardent leur décision parce que nous n’avons pas pris soin de réaliser telle ou telle étude», explique le maire du Canton de Bedford et président de la SGPIRPB, Gilles St-Jean.

Étude biologique

Le terrain en question, d’une superficie de 19,06 hectares, appartient à la Municipalité du Canton de Bedford et a fait l’objet d’une évaluation marchande récemment. C’est précisément l’évaluateur agréé ayant réalisé cette expertise qui a suggéré aux instigateurs du projet de vérifier s’il n’y avait pas de milieux humides sur le site.

«On a noté la présence d’un petit ruisseau à l’extrémité sud-est du terrain, mais ça ne semble pas problématique», indique Bertrand Déry, secrétaire de la SGPIRPB et directeur général de la Municipalité de Stanbridge Station.

La Société de gestion a retenu, en décembre dernier, les services de la firme sherbrookoise Axio Environnement pour la réalisation de l’étude biologique. Les travaux devraient se faire en mai ou juin prochain et l’entreprise devrait déposer son rapport en juillet. Axio Environnement touchera 6 250 $ pour ses services.

Demande de dézonage

Le terrain de la Municipalité du Canton de Bedford et les autres terrains privés concernés sont situés en zone verte, de part et d’autre du chemin de la Carrière, principale voie d’accès aux installations de la carrière Graymont.

Pour réaliser son projet de parc industriel dédié à la transformation du calcaire, la Société de gestion doit obtenir le feu vert de la CPTAQ.

«Comme le projet vise à revitaliser le pôle régional de Bedford et est supporté par cinq municipalités – Bedford, Canton de Bedford, Stanbridge Station, Notre-Dame-de-Stanbridge et Saint-Ignace-de-Stanbridge – nous avons bon espoir que les commissaires acquiescent à notre demande», affirme M. Déry.

Il convient de rappeler que la population du pôle de Bedford a baissé de 7,5 % entre 2006 et 2015 alors que la population de la MRC de Brome-Missisquoi a augmenté de 15,7 % durant la même période. L’implantation du parc industriel régional vise à renverser la vapeur et à contrer la dévitalisation populationnelle du pôle Bedford.

Selon les responsables du projet, de 12 à 24 mois pourraient s’écouler avec que la CPTAQ rende une décision finale dans ce dossier.

La SGPIRPB espère être en mesure de soumettre une demande d’exclusion de la zone agricole une demande de dézonage à la CPTAQ l’automne prochain et obtenir une première réponse de cet organisme dans les six mois subséquents, soit au printemps 2019.

«Si l’orientation préliminaire de la CPTAQ, à l’égard de notre demande, s’avérait négative, de six à huit mois additionnels pourraient s’écouler avant que l’on puisse aller défendre notre dossier devant les commissaires», laisse entendre Francis Dorion, directeur général adjoint à la MRC de Brome-Missisquoi.

Étapes subséquentes

La Société de gestion doit obtenir le feu vert de la CPTAQ avant de «finaliser» les transactions avec les propriétaires des terrains et de se mettre à la recherche d’entreprises spécialisées dans la deuxième et la troisième transformation du calcaire.

«Une quinzaine d’années pourraient être nécessaires pour remplir le nouveau parc industriel, mais on s’attend à atteindre le point mort entre la quatrième et la huitième année d’exploitation du site. La réalisation du projet laisse présager la création de 830 à 1 245 emplois», ajoute M. Dorion, en se basant sur une étude économique réalisée par Stratégies immobilières LGP.

 

LA SOCIÉTÉ DE GESTION EN BREF

. Organisation sans but lucratif créée en décembre 2017

. Vouée à la recherche de fonds privés et publics pour l’achat des terrains et l’aménagement du parc industriel régional

. Bénéficie du soutien de cinq municipalités: Bedford, Canton de Bedford, Saint-Ignace-de Stanbridge, Notre-Dame-de-Stanbridge et Stanbridge Station.

. Administrée par Gilles St-Jean, maire du Canton de Bedford (président), Albert Santerre, maire de Saint-Ignace (vice-président), Gilles Rioux, maire de Stanbridge Station (trésorier) et Daniel Tétreault, maire de Notre-Dame (secrétaire)

. Benoit Lévesque, conseiller industriel au CLD de Brome-Missisquoi, siège au conseil d’administration à titre d’observateur