Les fouilles archéologiques de Pike River reprendront à l’automne

PATRIMOINE. Les expertises archéologiques de Pike River, amorcées en août dernier par la firme Ethnoscop, à la demande du ministère des Transports du Québec (MTQ), se poursuivront à l’automne 2020.

«La réalisation de telles études n’a rien d’exceptionnel et fait partie du processus normal. Le Ministère procède ainsi quand il y a des doutes raisonnables qu’une zone de travaux aurait pu être habitée précédemment», indique Karine Abdel, conseillère en communication au MTQ.

Les fouilles sur les rives est et ouest de la rivière aux Brochets devraient aider à mieux comprendre l’occupation du territoire par les communautés autochtones avant l’arrivée de l’homme blanc, permettre d’inventorier les sites archéologiques du secteur et contribuer à limiter l’impact des travaux de construction du futur pont de l’autoroute 35 sur le patrimoine.

Des indices recueillis précédemment laissent croire que les deux sites sous étude pourraient avoir été fréquentés par des communautés autochtones pendant la période paléohistorique (entre 12 500 à 500 ans avant aujourd’hui).

«Ces sites sont associés à de grandes périodes culturelles. On parle plus précisément du Sylvicole moyen ancien (de 2400 à 1500 ans avant aujourd’hui), du Sylvicole inférieur (de 3000 à 2400 ans avant aujourd’hui) et, possiblement, de la période archaïque récent (6000 à 3000 ans avant aujourd’hui)», indique Mme Abdel.

Il convient de rappeler qu’un premier site avait été exploré en 1998 sur la rive gauche de la rivière aux Brochets et qu’un autre site a été découvert en 2015 sur l’autre rive de ce même cours d’eau. Les premières fouilles avaient conduit à la découverte de trois outils et de 66 éclats de pierre alors que les deuxièmes avaient permis de mettre à jour trois éclats de pierre et 153 tessons de poterie.

Premières trouvailles

Une équipe d’une dizaine de personnes a procédé à une première série de fouilles, de la mi-août à la fin octobre 2019, sur une superficie de 144,5 m2.

Le site a été subdivisé en damiers d’un mètre carré et les archéologues ont procédé à l’excavation de chaque unité de sol – jusqu’à une profondeur de 70 cm – à l’aide de truelles.

«Les objets trouvés sur le site (fragments de céramique autochtone et outils en pierre taillée) sont en analyse. Le Ministère attend le dépôt du rapport de recherche avant de se prononcer sur le résultat des interventions de l’automne dernier», précise la porte-parole du MTQ.

Les recherches se poursuivront sur la rive est de la rivière aux Brochets entre les mois d’août et de décembre. La directrice du projet, Laurence Johnson, contactée par L’Avenir & Des Rivières, n’est pas autorisée à fournir des détails sur la localisation du site.

«Les artefacts trouvés sur les lieux seront nettoyés, inventoriés et analysés en laboratoire. Les vestiges – des foyers par exemple – et traces d’aménagements retrouvés sur le site seront enregistrés et fouillés. La terre retirée du sol sera tamisée, afin de s’assurer qu’aucun artefact n’a échappé à l’attention des chercheurs, avant d’être remise en place à la fin des fouilles», résume Mme Abdel.

Cette dernière ajoute qu’un rapport de recherche sera déposé au ministère de la Culture et des Communications du Québec une fois que toute la collection aura été étudiée et que l’ensemble des données aura été interprété. Ce rapport sera par la suite rendu public.

Série documentaire sur Historia

La nouvelle série documentaire sur l’archéologie, diffusée le vendredi soir par la chaîne spécialisée Historia, à compter du 6 mars, se penchera notamment sur les fouilles de Pike River.

Le neuvième épisode de la production Au pic et à la pelle, présenté le 1er mai prochain, fera état des recherches effectuées sur les berges de la rivière aux Brochets en prévision de la construction d’un pont et du parachèvement de l’autoroute 35.

«Le chantier a pris du retard, mais l’esprit de camaraderie qui règne motive le groupe (d’archéologues) à continuer», peut-on lire dans le résumé de l’épisode neuf.

La série est produite par Datsit-Sphère et réalisée par François Péloquin et Marie Carpentier.