Les Montérégiens respectent davantage les limites

SONDAGE. Un récent sondage mené par la firme CROP et mandaté par Éduc’alcool a récemment été publié afin de déterminer la relation de chacune des régions administratives du Québec avec l’alcool. Il s’agit de «la plus vaste enquête jamais faite» et la Montérégie n’a pas de quoi être gênée.

Bien que les habitudes des Montérégiens ressemblent à celles de la moyenne québécoise, ceux-ci sont cependant plus nombreux à respecter les limites de consommation recommandées.

Selon le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy, quelques éléments peuvent expliquer ce résultat, mais il précise que ce n’est cependant qu’une «interprétation»  par rapport aux données qui sont ressorties dudit sondage.

«[La Montérégie] est une région dans laquelle, à moins d’erreur, les caractéristiques sociodémographiques sont des gens de classe moyenne, donc, il y a vraisemblablement un peu moins de problématiques liées à l’alcool, interprète-t-il. Les gens ont tendance à avoir des vies relativement équilibrées. Ils sont aussi moins nombreux  que la moyenne à conduire avec les facultés affaiblies. Pourtant, c’est une région où on a beaucoup besoin de la voiture.  Donc, c’est intéressant.»

En matière d’alcool au volant, 7 % des résidents de la Montérégie avouent avoir déjà conduit après une consommation d’alcool au-delà de la limite permise au cours de la dernière année, ce qui est légèrement sous la moyenne québécoise (8 %).

À cela s’ajoute que 78 % des Montérégiens ont indiqué dans le sondage – qui s’est effectué du 19 février au 14 mars et qui comprenait une trentaine de variables – qu’ils n’avaient pas vu de barrage policier au cours de la dernière année comparativement à 74 % pour le reste de la province.

Pour M. Sacy, une hausse des barrages policiers représente un moyen efficace pour augmenter le niveau de sécurité sur les routes parce que «si on arrête plus de monde, ça veut dire que les gens qui auraient continué de conduire [avec les capacités affaiblies] ne conduiront plus. C’est juste une bonne nouvelle.»

Alcool et cannabis

Avant que le cannabis ne devienne légal, «on ne posait pas de questions aux gens à savoir s’ils mélangeaient l’alcool et le cannabis parce que d’abord, ils ne nous l’auraient pas dit», explique le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy.

Il s’agit donc de la première enquête révélant les pourcentages de consommateurs qui fument du cannabis en même temps qu’ils boivent de l’alcool.

En Montérégie, les habitudes des résidents ressemblent à celles du reste du Québec. 24 % des consommateurs d’alcool et de cannabis mélangent simultanément les deux substances, ce que déconseille le directeur général d’Éduc’alcool. «C’est une mauvaise idée. Les effets ne s’additionnent pas, ils se multiplient», admet-il.

Raffiner les données

Le récent sondage a permis de raffiner les données puisque les deux tiers des répondants du Québec (4 592) ont répondu sur le Web alors que le tiers (2 140) a exprimé son opinion ou ses attitudes via téléphone. Une approche qui n’avait pas été utilisée lors des deux dernières enquêtes en 2015 et 2017; le tout se faisait seulement par voie téléphonique.

Au total, 6 732 entrevues ont été réalisées dans la province, dont un minimum de 350 répondants par région.

Parce que sur le Web, la barrière du jugement est levée, Éduc’alcool a noté une hausse des pourcentages de réponses avec les niveaux de consommation, mais «la comparaison entre les régions est parfaitement fiable […] et les rangs par rapport à la moyenne […] sont parfaitement valides».

Comme l’explique Hubert Sacy, «les données que nous avions avant étaient légèrement sous-estimées. Ce n’est pas énorme, mais c’est quand même une petite différence sur laquelle on doit faire des mises en garde. Ça ne veut pas dire que la situation s’est détériorée, ça veut juste dire que les gens sont un peu plus francs [sur le Web].»

Le sondage en bref pour la Montérégie

– 87 % ont affirmé avoir consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois (moyenne du Québec: 85 %)

-Leur moyenne de fréquence de consommation hebdomadaire est identique à la moyenne québécoise, soit 1,9.

-39 % affirment ne pas avoir dépassé lesdites limites au cours de la dernière année (moyenne du Québec: 36 %).

-49 % des résidents de la région n’ont pas consommé de manière excessive (5 verres ou plus) au cours des 12 derniers mois (moyenne du Québec: 45 %).

-54 % des résidents considèrent comme improbable de se faire intercepter dans un barrage policier (moyenne du Québec: 51 %).