La MRC et la Régie ne déposent pas d’offres pour sauver Récupération 2000

ENVIRONNEMENT. Différentes offres ont été reçues par le syndic PricewaterhouseCoopers (PWC) dans le cadre de la vente d’actifs de Récupération 2000, qui a formulé un avis d’intention, en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Mais la MRC Brome-Missisquoi, qui envisageait de déposer une offre conjointe avec la Régie pour acquérir les actifs de l’entreprise, ne l’a pas fait.

«La MRC Brome-Missisquoi et la Régie [intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi (RIGMRBM)] n’ont déposé aucune offre. On attend de voir le cheminement du dossier», indique Yves Lévesque, maire de Bedford, président de la RIGMRBM et responsable du dossier à la MRC Brome-Missisquoi.

À la mi-juin, le conseil des maires de la MRC Brome-Missisquoi n’avait pas caché sa volonté d’acquérir les actifs de l’entreprise, advenant qu’aucun acheteur ne se manifeste. Un mois plus tard, ça ne semble plus être le cas.

«C’est une industrie très spécialisée et ce n’est pas la vocation des municipalités de gérer ce commerce», souligne M. Lévesque. Il ajoute que la MRC et la Régie n’écartent toutefois pas totalement de déposer une offre future. «C’est toujours une question d’opportunité et de service», ajoute-t-il.

Offres reçues

Les différentes entités avaient jusqu’au 20 juillet pour déposer une offre pour acquérir l’ensemble des actifs de Récupération 2000 ou encore, l’un des différents lots. «On a reçu des offres. On va toutes les analyser pour voir ce qu’on va faire», indique Philippe Blain, premier conseiller chez PWC.

Ce dernier ne peut divulguer à ce stade-ci le nombre d’offres reçues. Philippe Blain précise cependant que leur analyse devrait prendre plusieurs jours. Ensuite, des négociations débuteront avec Récupération 2000.

«En tant que syndic, on voit au bien des créanciers. On doit être capable de rembourser les banques. Il y a certaines discussions qui auront lieu avec la direction [de Récupération 2000] pour voir ce qui est le mieux», indique M. Blain.

Selon un jugement rendu le 26 juin par la Chambre commerciale – en matière de faillite et d’insolvabilité, Récupération 2000 a jusqu’au 10 août pour déposer une proposition. Cette date serait la prochaine échéance dans ce dossier, mentionne Philippe Blain. «Une extension pourra être demandée au besoin», précise-t-il.

Proposition de deux villes

Les villes de Cowansville et de Bedford ont déposé une offre conjointe pour acquérir un lot de conteneurs de quatre et huit verges, ainsi qu’une chargeuse sur roues, appartenant à Récupération 2000. Les conteneurs en question se trouvent en territoire cowansvillois et bedfordois.

Le conseil municipal de Cowansville a récemment libéré un montant de 250 000 $ (plus taxes, si applicables) pour faire cette offre d’achat pour les conteneurs situés à Cowansville. Ce montant sera puisé à même le surplus accumulé.

Ce lot est l’un des lots disponibles dans la vente d’actifs de Récupération 2000, explique la mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard. L’offre de Bedford concerne les conteneurs situés sur son territoire, précise, quant à lui, Yves Lévesque.

Advenant que Cowansville achète officiellement ce lot, la Ville devra ensuite mettre sous contrat une entreprise pour en assurer la cueillette. «C’est une question de coût. Si on peut les acheter et diminuer le coût annuel et le transport, c’est l’objectif», assure Mme Beauregard.

Rappelons que Récupération 2000 est victime de la crise qui sévit dans le secteur du recyclage. L’entreprise, qui opère le centre de tri de Cowansville, qui récolte et traite les matières recyclables dans plusieurs municipalités de Brome-Missisquoi, aurait pour près de 7 M$ de créances auprès d’une soixantaine d’organisations, dont des institutions financières, le gouvernement, des entreprises et la Ville de Cowansville, selon des documents consultés par Le Guide.

Selon Radio-Canada, Récupération 2000 perdrait 80 000 $ par mois en raison de la crise qui secoue le secteur du recyclage au Québec.

Les appels du journal Le Guide à Nicolas Therrien, directeur général de Récupération 2000, sont restés sans réponse.