Offrir une voix aux personnes aphasiques

COMMUNAUTÉ. Depuis quelques semaines, les activités de stimulation de la communication offertes par l’Association des personnes aphasiques Granby-Région (APAG) ont repris de plus belle en formule présentielle. Bien que la pandémie ait apporté son lot de défis, elle a tout de même été porteuse de bonnes nouvelles alors que l’organisme a obtenu une subvention, cet hiver, du Programme Aînés en Action Québec afin d’assurer la continuité des activités dans la région de la Haute-Yamaska et de Brome-Missisquoi.

Depuis peu, un nouveau visage s’est joint à l’équipe de l’APAG pour prêter main-forte dans l’élaboration et l’animation des quatre ateliers offerts par semaine. C’est dans l’un des locaux du Centre communautaire Saint-Benoît que Geneviève Lapierre accompagne Ingrid Flécheux dans le cheminement social et communicationnel des participants. Après quelques semaines d’absence sur les lieux, les participants ont rapidement adopté cette nouvelle animatrice. «Les personnes l’apprécient vraiment. À un point qu’elles se sentent gâtées. Une animatrice de plus, ça fait une grande différence dans l’avancement des projets», précise Diane Charette, coordonnatrice à l’APAG.

Au-delà des ateliers de stimulation, cette équipe souhaite offrir un espace d’échanges entre les participants pour qu’ils puissent communiquer entre eux et débattre sur des enjeux de société. «On a vraiment une philosophie au niveau des activités où l’on veut permettre aux personnes aphasiques à avoir une participation citoyenne et à être informé des enjeux qui nous entourent», précise Mme Charette.

«Les personnes l’apprécient vraiment. À un point qu’elles se sentent gâtées. Une animatrice de plus, ça fait une grande différence dans l’avancement des projets».

–  Diane Charette, coordonnatrice à l’APAG

Une histoire de famille

Au grand bonheur de l’équipe, le local d’ateliers a repris vie depuis peu où les participants se rassemblent tout en respectant les consignes sanitaires établies. Bien que les ateliers aient pris une autre dimension en virtuel durant l’hiver, certains d’entre eux ont trouvé cette période de confinement plus difficile.

«J’ai trouvé ça dur en tabarnouche, car j’étais tanné d’être tout seul», confie Patrick, fidèle participant depuis maintenant deux ans. Comme plusieurs, cet homme a été ému lorsqu’il a reçu la confirmation de la reprise des ateliers. Fidèles au poste, les participants répondent présents depuis plusieurs années pour le bien-être psychologique que ça peut leur apporter.

C’est très significatif pour eux de se retrouver avec des personnes aphasiques. Ils peuvent parler en toute liberté et il n’aura pas de jugement. On est là pour prendre le temps de les écouter jusqu’au bout. Je le dis et eux le disent aussi, on devient comme une famille», conclut Diane Charette.