Parc de roulottes à West Brome: tensions vives entre propriétaire et résidents

La tension est vive entre des résidents d’un parc de maisons mobiles à West Brome et leur propriétaire, alors que ceux-ci attendent désespérément que des travaux au réseau d’épuration des eaux usées soient apportés. Depuis bientôt deux mois, ils sont privés d’eau potable, tandis qu’un avis d’ébullition du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, est toujours maintenu.

 

L’été dernier, le Guide rapportait le conflit qui oppose plusieurs résidants d’un parc de roulottes, à West Brome, avec leur propriétaire quant à la facture reliée aux travaux apportés au réseau d’épuration des eaux usées.
Dans une lettre du ministère datée du 24 janvier dont le Guide a obtenu copie, la présence d’indicateur de contamination d’origine fécale à l’eau brute, sur le réseau de distribution qui dessert le parc de maisons mobiles.

 

«En cas de contamination de l’eau, le propriétaire a la responsabilité d’aviser aux deux semaines les résidents que l’avis d’ébullition est maintenu. Selon les recommandations de la Santé publique, l’eau qui a bouilli à gros bouillons pendant au moins une minute peut être consommée», explique la technicienne Cynthia Blais, du bureau du ministère à Bromont.

 

La missive adressée à Jean-Guy Cyr, un des résidents du parc de maisons mobiles, souligne que le ministère entreprend les démarches pour la mise en place de mesures correctrices afin de rétablir la situation.

 

«Dans le cas présent, un nouveau système de traitement de l’eau potable devra être installé. Vous devez savoir que la mise en place d’un tel système nécessite une étude de la qualité de l’eau brute par un hydrogéologue qui doit s’échelonner sur plusieurs semaines, qu’une demande d’autorisation doit être faite et déposée à notre ministère par un consultant pour le nouveau système de traitement et qu’après étude de la demande, une autorisation du ministre doit être délivrée», écrit la fonctionnaire.

 

Impatience
Impatience et exaspération étaient sur le lèvres d’un groupe de résidants rencontrés par Le Guide samedi dernier, face à cette obligation de faire bouillir l’eau depuis le 9 décembre dernier.

 

Ceux-ci déplorent que le ministère et la Ville de Lac-Brome passent le relais au propriétaire, Richard Gauthier, qui selon eux, ne se soucient pas suffisamment de leurs préoccupations.

 

«On se renvoie la balle, mais en attendant nous devons payer et aller chercher notre eau en bouteille. Espérons que quelqu’un se décidera à prendre le dossier au sérieux», soutiennent-ils dans une lettre acheminée au Guide.

 

Le résident Jean-Guy Cyr déplore le fait que cette longue attente a de grandes répercussions sur le quotidien des résidents de ce parc de roulottes mobiles. Il considère que le système d’égout, qualifié de désuet et hors norme par le groupe de citoyens, est au cœur du problème.

 

«En plus des coûts que ça entraîne, c’est plutôt stressant de constater que notre santé est ainsi menacée. Si c’était une porcherie qui était en cause, je vous garantis que le ministère agirait plus rapidement qu’actuellement», image-t-il. 

 

De bonne foi
Le propriétaire, Richard Gauthier, qui a été discret lors des querelles sur le réseau d’épuration l’été dernier, se montre particulièrement agacé par les sorties médiatiques de ces résidants.

 

«Je fais pourtant preuve de bonne volonté. Les bactéries dans l’eau, ce n’est quand même pas ma faute. C’est arrivé ailleurs en région. Je fais mon possible pour me conformer aux directives du ministère, en informant les résidants sur l’avis d’ébullition. Et je suis en contact avec Mme Blais afin de régler le problème», dit-il.

 

Le propriétaire du parc de roulottes est d’avis qu’il s’agit d’un conflit de personnalité.

 

«L’association de résidants, présidée par M. Cyr, cherche constamment des puces. Je ne comprends pas cet acharnement à mon endroit», martèle-t-il.
Les résidents, de leur côté, continuent de surveiller de près le dossier du réseau d’épuration.

 

Les quelque 75 résidants pourraient se voir imposer une facture totale de près de 650 000 $ sur 20 ans.

 

«Encore une fois, les résidants se sentent abandonnés. À la Ville, ça semble être une patate chaude», soutient M. Cyr.

 

 

Le maire de Lac-Brome, Gilles Decelles, affirme prendre au sérieux le litige entre le propriétaire du parc de roulottes et les résidants.

«Une rencontre est prévue prochainement avec les ministères concernés (MAMROT, environnement), le député Pierre Paradis et la Ville», dit-il.