Achat local: plusieurs producteurs de paniers bios affichent complet

AGRICULTURE. Le téléphone des producteurs de paniers bios n’a pas dérougi au cours des dernières semaines. Une preuve éloquente que les fruits et légumes d’ici ont de plus en plus la cote auprès des consommateurs.

La saison estivale s’annonce prometteuse à la Ferme des 3 Samson, sur le chemin Boulais, à Farnham.

«L’expression achat local est sur toutes les lèvres. Plusieurs familles qui hésitaient à réserver leur panier bio ont fait le move cette année», indique la copropriétaire de cette entreprise maraîchère, Sylviane Tardif.

Cette dernière estime que l’incertitude actuelle au niveau des prix et de l’approvisionnement en fruits et légumes n’est pas étrangère à l’engouement des Québécois pour les produits locaux.

La liste des clients de la Ferme des 3 Samson est déjà complète depuis la mi-avril. En temps normal, celle-ci accepte encore des clients au mois de mai.

«Nous avons même une liste d’attente au cas où il y aurait des stocks en surplus», ajoute Mme Tardif.

L’entreprise approvisionnera 325 familles du Grand-Montréal (Mile-End, Petite Italie, Hochelaga, Centre-ville, Île-des-Sœurs, Saint-Hubert) et 75 familles de la région de Farnham pendant 24 semaines. Il s’agit d’une augmentation de 50 paniers.

«Les années passées, on accueillait de 80 à 90 personnes à l’heure lors des journées de distribution. Cette année, on va limiter ce nombre à six ou sept personnes à la fois. Ça va nous prendre deux ou trois heures pour rencontrer tout le monde», précise la productrice.

Les paniers seront prémontés à la ferme pour éviter toute manipulation des aliments par les clients et les employés porteront une visière. La désinfection du comptoir sera également de mise entre chaque client.

«Nous disposerons également d’un kiosque au marché public de Farnham pour une dixième année consécutive», poursuit Mme Tardif.

Plus de paniers

Les propriétaires des Jardins de la Grelinette, Maude-Hélène Desroches et Jean-Martin Fortier, sont heureux de constater que de plus en plus de Québécois manifestent le désir d’acheter local.

«Cet engouement pour les produits d’ici nous fait vraiment plaisir. Ça semble également fort prometteur pour les producteurs de la relève qui auront peut-être un peu plus de facilité lors du démarrage de leur entreprise», affirme la copropriétaire.

Le couple cultive 40 variétés de légumes biologiques dans une ferme maraîchère d’un hectare située à Saint-Armand.

«Cette année, nous avons accepté plus de commandes pour les paniers bios, car on ignore toujours à quoi ressemblera l’achalandage dans les marchés publics au cours des prochains mois», indique la copropriétaire.

L’entreprise familiale approvisionnera 120 familles du quartier Saint-Henri –

soit 20 de plus que l’année dernière – pendant 22 semaines, de la mi-juin au début de novembre.

Le panier typique peut combler les besoins de deux à quatre personnes et son prix hebdomadaire revient à 28 $. Les variétés et les quantités de légumes peuvent varier selon la période de l’année, mais les clients bénéficient d’une valeur additionnelle dès que la production saisonnière le permet.

Les produits des Jardins de la Grelinette sont également disponibles de juin à octobre aux marchés publics de Lac-Brome et de Saint-Lambert. L’entreprise propose notamment aux habitués de ces deux points de vente hebdomadaires une formule ardoise. Les légumes sont prépayés et les produits achetés sont déduits de l’ardoise à chacune des visites au marché.

«Les consommateurs qui soutiennent notre entreprise en adhérant à la formule ardoise ont droit à un volume additionnel de 10 % en légumes. C’est notre façon de les remercier», explique Mme Desroches.

L’entreprise de Saint-Armand continue par ailleurs d’accueillir un ou deux stagiaires à la fois, été après été, afin d’aider à former la relève.

«Nous prenons le temps de choisir nos stagiaires afin de nous assurer qu’ils ont un réel intérêt pour l’agriculture. Les gens ne viennent pas chez nous simplement pour vivre une expérience, mais pour apprendre les rudiments du métier», poursuit la productrice maraîchère.