Projet Héritage: trois collines artificielles modifieront le relief de Bedford

DÉVELOPPEMENT. L’entreprise Graymont a procédé au lancement officiel du Projet Héritage, mercredi dernier, à Bedford, moins d’une semaine après avoir obtenu le feu vert du ministère de l’Environnement du Québec.

«Nous avons reçu deux certificats d’autorisation du ministère de l’Environnement, le 26 avril dernier. Le premier a trait à la protection des milieux humides alors que le deuxième concerne les mille et une facettes des travaux de construction: gestion du bruit, de la poussière, de l’érosion», signale Vincent Cloutier, directeur de la santé, de la sécurité et de l’environnement chez Graymont.

L’émission des certificats d’autorisation constitue l’aboutissement de deux années de rencontres, échanges et pourparlers entre les représentants de Graymont et les autorités gouvernementales.

«Les gens du Ministère ne voulaient rien laisser au hasard et sont vraiment allés dans le détail, mais nous étions prêts à répondre à leurs questions. Les stigmates de Thetford Mines sont encore bien présents au Québec», ajoute M. Cloutier.

La Ville et le Canton de Bedford ont par ailleurs accordé les permis municipaux requis pour le Projet Héritage, le 1er mai dernier, soit la veille du lancement officiel

«Les certificats d’autorisation de déblai-remblai émis par les deux Municipalités sont valides pour un an et seront renouvelables annuellement pendant toute la durée des travaux qui, eux, doivent s’échelonner sur deux décennies», poursuit le porte-parole de Graymont.

Vaste chantier

La réalisation du Projet Héritage donnera naissance à trois collines d’une hauteur respective de 30, 40 et 60 mètres.

«La pierre non valorisable extraite de la carrière de Bedford sera empilée à l’Est de la carrière, puis recouverte de terre et de végétaux afin de créer des espaces verts et un nouveau parc régional», résume Sébastien Villeneuve, directeur de l’exploitation pour l’Est du Canada chez Graymont.

L’entreprise entreprendra, dès cette semaine, divers travaux préparatoires à proximité de la carrière. Cette étape consiste notamment à aménager des chemins d’accès, des fossés collecteurs et des bassins de sédimentation.

«Une partie de ces travaux sera réalisée par le personnel de Graymont alors que l’autre partie sera confiée à des contracteurs de la région que l’entreprise entend recruter au moyen d’un appel d’offres», indique M. Cloutier.

La première phase du projet, d’une durée de cinq ans, permettra d’aménager une colline d’une hauteur de 30 m dotée d’infrastructures sportives et récréatives (parc, jeux d’eau, sentiers pédestres, glissades sur neige, chalet et amphithéâtre naturel) à proximité des terrains actuels de la Société d’agriculture de Missisquoi (rue Rocheleau). Ces infrastructures devraient être accessibles à la population en 2022-2023.

Les travaux d’aménagement d’une deuxième colline de 40 m s’effectueront en parallèle avec ceux de la première colline, mais exigeront plus de temps en raison de la hauteur du monticule.

Graymont procédera à l’aménagement d’une troisième colline de 60 m durant les 15 années subséquentes au gré de ses besoins. Ce site ne sera pas accessible au public, contrairement aux deux autres.

Pour des fins de comparaison, précisons que le dépôt d’ardoise actuel situé à l’extrémité est de la carrière a une hauteur de 30 m.

Impact économique

La réalisation du Projet Héritage permettra à l’entreprise de trouver un débouché aux résidus de la carrière de Bedford et de prolonger la durée de vie utile du site d’une bonne quarantaine d’années

L’accumulation de ces résidus sans valeur commerciale à l’intérieur de la carrière empêche l’entreprise d’accéder au calcaire servant à la fabrication de la chaux et menace la poursuite de ses activités.

Le Projet Héritage permettra d’assurer le maintien de 70 emplois directs et de 110 emplois indirects pendant près d’un demi-siècle.

«Notre entreprise injecte 13 M$ par an dans l’économie locale. Cela représente 15 % du produit intérieur brut de Bedford, Canton de Bedford, Stanbridge Station et Saint-Ignace-de-Stanbridge», rappelle Sébastien Villeneuve.