Québec solidaire veut s’attaquer à la crise du logement

HABITATION. De passage dans Brome-Missisquoi, la semaine dernière, le député Andrés Fontecilla, de Québec solidaire (QS), a dénoncé «l’inaction du gouvernement caquiste» dans le dossier de la crise du logement et y est allé d’une série de propositions pour aider les gens à mieux s’en sortir.

«La CAQ a échoué et ce sont les Québécois qui doivent en payer le prix», affirme-t-il.

Le député de Laurier-Dorion propose notamment un meilleur encadrement des rénovictions (éviction d’un locataire à la suite de rénovations) à court et long termes.

«Ça prend un moratoire (une mesure d’urgence) là où le taux d’inoccupation des immeubles locatifs est inférieur à 3 %, comme c’est le cas à Cowansville et dans plusieurs autres municipalités du Québec», avance-t-il.

Le politicien suggère également un encadrement plus structurant, soit une modification au code civil, pour mieux protéger les locataires.

M. Fontecilla estime par ailleurs que la clause F du bail n’a plus sa raison d’être et devrait être aboli. Cette clause permet à un propriétaire d’imposer une hausse de loyer substantielle dans les cinq premières années suivant la construction d’un immeuble sans risquer de se retrouver devant le Tribunal administratif du logement.

«Il faut que les hausses de loyer puissent être soumises au Tribunal administratif. Ça prend un œil extérieur», insiste-t-il.

Autres propositions

Andrés Fontecilla recommande également une bonification de la loi Françoise David qui protège les aînés contre les évictions. Cette loi avait été adoptée en 2016 à l’initiative de l’ex-députée de QS.

«Québec solidaire propose d’abaisser l’âge des personnes éligibles de 70 à 65 ans, d’abaisser le nombre d’années d’occupation du logement requis de dix à cinq ans et de modifier à la hausse le montant du revenu admissible», résume-t-il.

Ce dernier estime qu’il est impératif de protéger le plus d’aînés possible en raison de l’aggravation de la crise du logement.

«Le cas de Clément Robitaille, un Montréalais qui a fini par accepter de quitter son logement avant d’emménager dans son véhicule à défaut de pouvoir dénicher un autre logement abordable, nous a tous choqués, indique M. Fontecilla.

Selon le député solidaire, cet homme de 71 ans, décédé en juillet 2021, ignorait l’existence de la Loi Françoise David.

Plus de logements sociaux

Le porte-parole de QS en matière de logement et d’habitation propose la mise en chantier de 10 000 logements sociaux par année pendant cinq ans pour augmenter le parc locatif du Québec.

«Le gouvernement actuel ne croit pas au logement social. Il ne considère pas l’habitation comme un droit, mais comme une marchandise», déplore-t-il.